Au mois de juin 2000, Elizabeth Fitch, adolescente très intelligente et sérieuse, a décidé de se révolter. Elle rencontre une de ses anciennes camarades de classe avec qui elle va aller en boîte en faisant de faux papiers. Mais la sortie vire au cauchemar avec un assassinat. Elizabeth s’enfuit et est prise en charge par la police fédérale et devient un témoin surveillé car tout concerne la mafia russe. Jusqu’à un ce qu’un évènement l’oblige, de nouveau, à fuir.
Le roman fait son job, il est efficace et permet de passer un bon moment sans trop s’interroger réellement sur le fond de l’histoire. Personnellement, j’en avais besoin car au moment où je l’ai commencé je ne voulais pas passer trop de temps dessus sans être happée par l’histoire racontée par l’auteur. Cela a été le cas. Le style est fluide, sans temps mort et le lecteur comprend pour quelle raison Nora Roberts écrit autant et avec autant de succès.
Ensuite, concernant l’histoire, le sujet est bien trouvé mais pas nouveau bien entendu. Nora Roberts l’amène bien en racontant le début et au fur et à mesure du roman, les révélations des dix années d’Abigail-Elizabeth sont révélées. Le lecteur ne s’ennuie pas car les évènements s’enchaînent pour pimenter l’histoire. Je me suis attachée à cet ado qui est devenue une jeune femme. Elle tente de fuir le joug de sa mère pour vivre sa vie mais un meurtre va tout empêcher et la condamnera à fuir et à ne faire confiance à personne. Elle est intelligente, programmée pour réussir, peu au fait des relations sociales et sa cavale de dix ans n’arrangera rien. Elle cherche avant tout à ne plus vivre dans la peur surtout dans cet endroit qu’elle s’est choisi, où elle se sent bien et où elle rencontrera l’amour. Abigail est franche, elle dit ce qu’elle pense sans prendre de gants. Cela peut donner des situations cocasses mais le lecteur s’attache à ce personnage qui a souffert. Bien sûr, malgré son extrême prudence, sa méfiance envers les êtreshumains, on se demande comment elle peut accorder sa confiance en si peu de temps à Brooks. Mais d’un autre côté, elle sentait peut-être qu’il était temps pour elle de tout révéler, que ceux qui lui ont fait du mal soient arrêtés afin qu’elle puisse enfin vivre sa vie, mais pas comme témoin protégé et sans que ceux qu’elle aime puissent être un jour inquiets pour leur vie. Se croyant déjà responsable de deux morts violentes, elle attache une grande importance à ne pas en provoquer d’autres.
Le personnage de la mère d’Abigail fait froid dans le dos. Je dirai plus que ceux de la mafia russe qui veulent retrouver à tout prix Abigail pour l’éliminer. On connait ce genre de personnages donc on ne s’étonne pas de ce qu’ils sont capables de faire. Même si la mère est peu présente, son comportement fait froid dans le dos et dès la programmation de la naissance de son enfant. Ensuite il y a eu l’éducation et le fait qu’elle se soit détournée complètement de sa fille au plus fort du danger. La mère d’Abigail a exercé une maltraitance psychologique sur sa fille. L’auteur dénonce ces dérives car il ne faut pas oublier ce genre de maltraitance qui fait aussi mal que la physique, sinon plus.
Brooks Glearson est chef de la police. Il est curieux quand il rencontre Abigail et tente de se renseigner sur elle. A force de patience, il va faire tomber les barrières une à une. Il veut absolument l’aider. Il est dérouté mais touché. Son personnage est sympathique, tout comme celui de sa famille. Des personnes normales, attachantes qui vont prendre sous leur aile Abi en faisant le forcing, mais c’est dans leur caractère.
Il est vrai que j’ai trouvé tout cela un peu trop facile. Abi est sur ses gardes, mais se déride vite, trop vite. Comme quoi la solitude n’a rien de bon. Nora Roberts s’attache à nous démontrer que la normalité dans une relation, quelle qu’elle soit, peut amener de bonnes choses.