Pathétique récit d'une histoire pathétique
J'ai été surprise de découvrir que la description d'une vie aussi triste pouvait à ce point m'insupporter, sans pour autant m'émouvoir un seul instant. La vision puritaine de Barbara Chase Riboud rend le récit si peu crédible qu'on en vient à douter de la véracité historique de l'ouvrage. De plus, la vision de l'auteur est si manichéenne qu'elle rend l'histoire insipide, voire niaise et même gnangnan. Je pousserais même le bouchon un peu plus loin en écrivant qu'en dépit de ses bons sentiments apparents sur l'égalité quelle que soit la couleur de peau, l'auteur rejette perpétuellement la faute sur les blancs, sans exception. Ah non, pardonnez moi, une seule blanche est gentille, un personnage de fiction au nom ridicule: Alice Unicorn. Sérieusement, il y avait des milliers de noms à consonance anglo-saxonne à trouver, et le seul qui lui soit venu à l'esprit c'est Unicorn! J'ajouterai, pour enfoncer le clou, qu'en 1810, cette femme a 25 ans, mais qu'elle pleure parce que son papa et sa maman sont morts récemment et qu'en plus, elle a son petit frère de six est à sa charge! Oui?!? D'accord, c'est très crédible, du coup on se sent vraiment en 1800. Dans la famille des personnages peu crédibles, j'appelle Mr Cuvier, éternel méchant! Tous les personnages sont très méchants (à part la Vénus elle même et Alice Unicorn, bien sûr) mais celui ci est pire encore parce qu'il pense comme un scientifique de son époque. A noter que les personnages les plus méchants sont eux mêmes conscients de leur méchanceté et l'assument complétement comme le fait Mr Dunlop "...s'il n'y avait eu cette tare fatale dont j'étais moi même conscient: j'étais pourri jusqu'à la moelle". Profil psychologique: check! Très agaçant également, les hypothétiques rencontres entre personnages historiques célèbres, aussi crédibles que l'ensemble du roman. Pas un brin d'objectivité, donc, ni sur les faits, ni sur les personnages, ni sur les circonstances. De plus, Barbara Chase Riboud s'acharne à prétendre que l'exhibition de la Vénus tient uniquement du fait qu'elle soit noire, sans pour autant accuser la monstruosité de cette dernière. A-t-elle pensé un instant à John Merrick, le célèbre Elephant Man (duquel elle vole certains propos célèbres pour les placer dans la bouche de son héroine), qui pourtant blanc, subissait le même sort? Pas un brin d'objectivité, donc, ni sur les faits, ni sur les personnages, ni sur les circonstances. Je ne m'étendrais pas plus longtemps sur ce livre stupide dont le contenu aurait put être édifiant, et puissant dans le récit de la tragique existence qu'a subie la vénus hottentote.