Ce livre de Benoît Amez n'est pas vraiment comme les autres puisqu'il s'agit d'un ouvrage que l'auteur a écrit dans le cadre de ses études pour son mémoire. C'est donc un écrit scientifique avec énormément de références et notes de bas de pages que l'auteur ajoute pour appuyer forcément ce qu'il avance. Ce n'est pas toujours des plus agréables à lire vu que le style n'est pas toujours clair.
Bien que dans l'ensemble, l'auteur offre une fluidité dans son style ce qui permet de ne jamais bloquer face à l'un ou l'autre chapitre. Mais quel est le réel contenu que propose Benoît Amez ?
Pour son corpus, il se base sur une dizaine de témoignages de soldats. Il se base sur les différentes lettres, carnets ou journaux que les hommes tenaient sur le front. Ce qu'il y a forcément d'intéressant dans ce récit pour ceux qui veulent découvrir un autre front, c'est qu'il se contente exclusivement de parler du front belge. Cela nous permet de découvrir que les soldats belges n'avaient pas combattus de la même façon que les Francais ou Britanniques.
En effet, le Roi Albert 1er ne disposait pas d'une armée gigantesque et refusait d'envoyer ses hommes au massacre de manière inutile en prêtant main forte aux Aliiés dans des offensives. Les différents points abordés par l'auteur sont extrêmement variés et assez fouillés car il donne la parole à bon nombre de soldats. Au sujet des thèmes, ils sont légions et on peut citer certains que l'auteur aborde: la vie dans les tranchées, leur avis sur les embusqués, la nourriture, les permissions, les contacts avec la famille, le Roi, etc. Il y a une bonne vingtaine de sujets abordés qui nous permettent de nous faire une petite idée sur les conditions de vie du soldat et sur ce qu'il pense.
Le point intéressant est aussi l'intérêt que l'auteur porte pour le clivage Nord-Sud, le nombre de soldats flamands comparé aux Wallons, le fait que la langue française uniquement était utilisée pour donner des ordres, On constate aussi que le nombre de soldats flamands était plus important que les Wallons et l'auteur évoque aussi la naissance du frontisme, créé par des soldats, qui voulaient une reconnaissance plus importante des Flamands et de la Flandre au sein du pays. Preuve que ces difficultés linguistiques et culturelles ne datent donc pas d'hier dans ce pays fait de compromis.
Un ouvrage vraiment intéressant de la part de cet auteur, nous permettant surtout de découvrir autre chose que Verdun, la Somme, etc.
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