Ville noire, ville blanche par Coriolano
Dans une banlieue New New-yorkaise une jeune femme blanche affirme avoir été attaqué par un jeune noir qui lui a volé sa voiture. Voiture à l'intérieur de laquelle se trouve son enfant. Mais cette agression a t-elle vraiment eu lieu ? L'inspecteur Lorenzo Council va tenté de tirer tout cela au clair dans une ambiance électrique, les flics mettant la cité en quarantaine pour retrouver l'enfant. Le roman assez épais se déroule en fait sur quelques jours et l'incident de départ va faire monter la pression dans le quartier et l'intensité du roman ira crescendo. Un huit-clos à l'échelle d'une cité.
L'écriture sobre et dense passe alternativement par deux points de vue celui d'un flic noir issu du quartier et celui d'une journaliste blanche. Car plus que l'intrigue ce qui importe ici c'est la confrontation de la cité habité en large majorité par des noirs et la ville blanche d'à coté . Amateur de thriller palpitant passer votre chemin, ici le cœur du roman ce sont les personnages à la psychologie fouillée et le portrait sociologique d'une cité sous pression. Les personnages toujours au bord de la césure sont très attachant, terriblement et tristement humain . Le personnage de la mère est spécialement réussi, totalement bouleversant.
Bien construit, admirablement écrit, avec des personnages forts et crédibles, on est ici face à un grand roman noir. Le livre trouvera même une certain résonance avec les questionnements sur les banlieues en France.