« Vivre sans pourquoi ». Ce petit livre au titre intéressant reprend l’itinéraire spirituel du philosophe Alexandre JOLLIEN. Il est d’une écriture qui peut apparaître chaotique, semblent tenir davantage d’une chronique de blog que d’un essai philosophique orchestré autour d’une thèse à développer, illustrer ou étayer. Mais, si le lecteur accepte l’idée d’une proposition d’itinéraires à construire et non d’une méthode à suivre, il trouvera cet opus d’une écriture cohérente et bien adaptée au message voulu par Alexandre JOLLIEN.
En effet, ce récit d’une tranche de vie de l’auteur, illustrée par une série de flashs qui ouvrent les yeux à une réflexion souvent bardée d’humour, s’appuie sur un style qui colle à ses propos. A la fois A. JOLLIEN n’arrêtera pas de répéter les mêmes choses mais, en même temps, il y apportera des nuances, relativisera ses essais et erreurs, montrera, au jour le jour, combien il lui semble riche d’être à la fois chrétien et bouddhiste. Sa vie, ses choix, ses partis pris, essais, apprentissages et analyses d’expériences vécues sont présentés, non comme un programme, encore moins une programmation pour vivre Zen, pour entrer en Méditation ou pour se fondre dans un ésotérisme à quatre sous.
« Vivre sans pourquoi » est donc bien un livre intéressant qui invite l’être à se libérer des attentes inutiles dont il s’inonde et du qu’en dira-t-on qui le pousse en esclavage du jugement des autres et, plus souvent encore, de lui-même. En cohérence avec ce qu’il vit, Alexandre JOLLIEN nous invite à écouter sans trop en dire… Humblement, il nous affirme ne pas être encore habitué à écouter ni à se taire. « Il faut des années pour apprendre à parler, et plus encore pour arriver à se taire. » On peut donc, à sa suite, se mettre en marche vers « une vie sans pourquoi » sans avoir à subir la pression d’une « deadline », d’une date buttoir qui exigerait l’atteinte de l’objectif. Le but, c’est le chemin, l’itinéraire à construire.