Le Lalande. Impossible à fréquenter dans mes premières années de philo, j'y trouve, à creuser désormais un peu plus dans la masse compacte des concepts, des trésors de distinction, autant de lieux communs affinés sur lesquels on peut commencer une navigation.
D'autres on suivi, certes(Encyclopédie Philosophique Universelle, Vocabulaire Européen des Philosophies - je cros), et celui-ci est un peu passé, ses citations datent, il ne connaît pas la philosophie post-structuraliste non plus que les développements de la phénoménologie ou de la philosophie anglo-américaine - terriblement technique et donc inventive de tas de termes nouveaux.
Mais celui-là, dans son classicisme, dans la structure ferme qu'il donne et les nuances qu'il tente de de dégager, permet pour de bon d'ouvrir un espace à une réflexion dès lors qu'elle se donne un problème et qu'elle sait poser une problématique. L'étudiant avancé s'amusera sans doute à y piocher pour ses dissertes, mais vraiment, on peut faire autre chose du Lalande : poser quelques briques premières, ou simplement se replonger dans des modes de pensées dont on n'entend plus aujourd'hui que des échos, à une époque ou "substance" était encore objet d'une métaphysique qui n'avait fait le deuil ni de sa technicité conceptuelle, ni de son impossible ambition ontologique (mais je ne suis nostalgique de rien, je constate juste que nos temps sont plus divisés que jamais, au point que "métaphysique a cessé de désigner une seule et même chose, et que l'on se bat sur le sens de ce mot, comme on s'est battu, mais de tout temps philosophique, sur celui, exact, de "philosophie").