Le titre extrait des correspondances de Sade donne le ton.
Après les auto-fictions de Guibert, Mes parents, la trilogie du sida, etc., cette fiction est déroutante.

L'univers sur-érotisé rappelle un peu celui de Genet, l'espoir en plus, la préciosité en moins.
Entre hiérarchie du mal et sanctification d'une soumission malsaine, les personnages multiples, liés par ces arènes où l'on sacrifie des enfants-bêtes, se succèdent dans un voyage initiatique qui ne mène nulle part, parsemé de sang et de foutre bleu.
La première partie est celle du dressage.
Prénommés Bébés, Pirate ou Lune, comme ils l'étaient Divine ou Notre-Dame chez Genet, les bandits sont sublimes, éclairés de leur crimes, humanisés par leur manies, leurs imperfections. Il sont des images vagues, comme des colosses fantasmés qui se font renverser, les uns après les autres, écrasés par ces enfants pâles pendus dans des sacs de toile.
La seconde est celle de Mickie et de son frère Radiateur. Enfant aux yeux qui brûlent et à l'épée en carton, Mickie nous replonge dans l’arène que l'on venait de fuir, horrifié par l'irréel des mises à mort. Porté par les cris d'une foule de Divins, un poil dans la poche, c'est vers le combat qu'il va se perdre.
La troisième partie est courte. Quelques pages à peine. Comme un espoir léger, une échappatoire, une fenêtre grillagée dans une prison, qui laisse filtrer un peu d'air. Et une fin, composée d'une vague de points.

"Je m'en fiche, dit-il à Rudy, je voudrais plutôt que nous allions dans une chambre sans rien, une chambre vide, sans effigie et sans chausse-trappe, sans illusion et sans piège, rien qu'une boîte ou un repaire où nous pourrons nous enfermer tous les deux..."
Nathaniell
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le 25 juin 2013

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Nathaniell

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