Une dystopie assez classique dans sa forme, abordant les dérives et les dangers issus d’une société addicte aux nouvelles technologies. L’intrigue se lit assez rapidement et facilement, les différentes péripéties nous amenant à découvrir l’univers créé par l’autrice. Avec son rythme haletant, on pourrait presque reprocher à l’autrice de ne pas avoir pris le temps de poser ses personnages et son univers. Le style en général ne sera pas mauvais, mais il ne sera pas marquant non plus, avec parfois des passages passionnants et délicieux à lire, et d’autres fois des successions de dialogues sans vraiment de profondeur, presque en mode automatique. Tout va très vite, tout s’enchaîne (à la fois narrativement et temporellement), si bien qu’on a l’impression de passer à côté de plusieurs aspects dans le développement des personnages.
Certains ont des caractères très survolés (Jed par exemple), ils passent parfois très vite d’une émotion à une autre sans vraiment de pause. Du coup, on a du mal à s’attacher à ces personnages, certains ont un rôle et une évolution plutôt obscure : je pense à Larry par exemple, dont je n’ai pas trop compris l’importance ou son revirement d’allégeance (jamais remise en question) ; ou encore à Jimmy qui, après l’arrivée de Tyler, perd d’un coup son rôle dans l’histoire et ne fait plus qu’acte de présence ; et même Éric, qui perd toute utilité. Certains ont des rôles plus secondaire, ou de faire-valoir, mais ces deux là m’ont particulièrement marqué, compte tenu de l’importance qui leur ait donné dans le premier quart de l’intrigue.
Un point aussi qui m’a marqué ici, et qui n’est pas forcément mauvais, c’est l’absence au fond de réel suspens. Outre le final assez classique et très cinématographique, c’est dans l’intrigue même que l’absence de suspens et de surprise dénotera : l’autrice se montrera très franche avec ses lecteurs et dévoilant toutes ses cartes (ou presque) dès le début. C’est à fois un plus et un moins, dans le sens où les atouts gardés sont prévisibles et que ceux révélés auraient eu mérite de ne l’être qu’à la fin ; mais d’un autre côté, il en respire une certaine honnêteté, un aspect direct, presque naïf, que j’ai apprécié.
Un roman dans l’ensemble sympa donc, même s’il possède quelques maladresses (dont l’épilogue) qui peuvent nuire à l’expérience. L’univers est intéressant (même si du coup, je me demande les réactions/l’inaction du reste du monde quant à ce qui s’est passé à Paris/en France), certains personnages restent intéressants et gravitent autour de thématiques communes mais toujours aussi intéressantes de la SF.