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J'ai eu à l'époque ce livre en service de presse. Pour la réunion de présentation de rentrée aux libraires. En... euuuuh... juin 2009. J'aimerais me pencher sur ces livres qui attendent des années dans la PAL avant d'être lus. Pour leur grande majorité, ce sont des livres que je n'ai pas choisis moi-même : sac de services de presse, bouquins achetés en pile à 1€ ou romans achetés sur un coup de tête en se disant « mon radar est dans le rouge mais ça se trouve je me trompe, ça va me plaire ». Il y a aussi les lectures professionnelles qui parfois attendent longtemps, mais de fait comme, malgré le fait qu'elles soient professionnelles, personne ne me les demande nulle part, je m'arrange avec ma conscience pour les acheter, les feuilleter, les mettre dans la PAL et les ressortir un jour de grande motivation.

Bref, tout ça pour évoquer ces « fonds de PAL » qui ressortent par moment parce que je me dis d'un air affligé qu'il va tout de même falloir que je les lise, qu'ils vont sortir en poche, qu'on parle de l'auteur partout, que tout de même je ne peux pas les oublier là ... Et en même temps, parfois, on a bien fait de les laisser au fond. Des fois ils sont chiants. Des fois ils demandent plus de maturité que ce qu'on pouvait avoir au moment de l'achat. Des fois ils viennent mieux après certaines lectures qu'avant. Et puis des fois il n'y a pas de raison. Je ne sais pas pourquoi j'ai laissé Yanvalou pour Charlie aussi longtemps dans un coin, alors qu'on a parlé de l'auteur à tort et à travers (dans de tristes circonstances, il est Haïtien), alors que tout aurait du faire que je me jette dessus. Et pourtant non, il est resté là deux longues années, avec son post-it indiquant la page devant être lue à la présentation de rentrée.

Et parfois, j'ai envie de me taper la tête contre les murs. Pourquoi, mais POURQUOI j'ai laissé ce roman traîner aussi longtemps ? C'est un texte splendide ! Bon, d'accord, c'est choral et on avait dit que chaque auteur qui écrirait un texte choral serait voué aux gémonies. Mais on va être coulant ici parce que c'est particulièrement réussi. Chacune des voix est réellement différente des autres (mention spéciale à celle de Charlie dont je suis sortie essoufflée) et dans l'ensemble ce roman vous prend aux tripes. Vraiment. J'ai eu beau le finir dans le tram (qui n'est pas le lieu idéal pour les émotions) j'avais une vraie boule dans la gorge, malgré une fin aux options un peu convenues. Les phrases sont « brutes », l'écriture peu complaisante, le style lapidaire... et on est accroché. Difficile de le lâcher, de ne pas se passionner pour ses héros dont pourtant on ne nous montre rien, une tranche de vie sans avant ni après, sans misérabilisme mais aussi sans espoir.

Un très beau roman que je ne peux que vous conseiller.
Ninaintherain
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le 27 mars 2012

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