Ce livre nous relate une période peu connue de la grande guerre.
C'est à la suite d'une série d'entretiens donnés par une engagée russe à un journaliste américain au printemps 1918, que cette histoire extraordinaire d'une femme hors du commun a vu le jour. La narratrice en est Maria Botchkareva dont le nom de guerre est Yashka.
Si elle s'engage c'est en partie par une foi patriotique qui va bientôt lui faire désirer de montrer aux hommes, au moral vite assez bas, comment une femme sait relever les obstacles rencontrés.
Le propos qui m'a particulièrement intéressé est que les femmes russes ont pris les armes car les hommes, en pleine guerre, préféraient faire de la politique et donc s'arrêtaient de combattre l'ennemi, et que les Allemands sont ahuris de trouver dans ce conflit des femmes et crurent que c'était des démons.
Rares sont les livres qui nous parlent des faits d'armes de ces femmes qui ont marqué l'histoire. Un récit biographique qui se lit très facilement comme un roman.
Au moment où nous échangions nos vœux, et où je donnais à mes filles le baiser d’adieu, mon cœur étouffait de chagrin.
Que n’avais-je pas espéré de ce bataillon ?
Mais j’avais beau interroger mon âme, je ne trouvais rien à regretter , j’avais fait mon devoir envers mon pays. Peut-être avais-je été naïve en pensant que cette poignée de femmes pourrait sauver la Russie de la ruine, mais je n’avais pas été seule à caresser cette espérance.
Rodzianko, Broussilov, Kerensky avaient jadis pensé comme moi et cru que le dévouement des femmes ferait honte aux hommes.
Mais les hommes ne comprenaient plus la honte.