Fiche technique

Auteurs :

Yann Hendgen, Erik Verhagen
Genre : Beau livreDate de publication (France) : Langue d'origine : FrançaisParution France : 13 mai 2021ISBN : 9782382030394

Résumé : Parcourant l’ensemble de l’œuvre de Zao Wou-Ki (1920-2013), cet ouvrage met au jour une des grandes obsessions de l’artiste : inventer de nouveaux espaces picturaux construits à partir de son travail sur la couleur et la représentation de la lumière. Et sans jamais se départir, jusqu’à la fin de sa vie, des leçons que lui a enseignées la peinture de Paul Cézanne. Évoquant le temps passé à l’École des beaux-arts de Hangzhou au bord du lac de l’Ouest, Zao Wou-Ki écrit : « j’étais fasciné par la multiplicité de l’espace à la surface de l’eau, la légèreté de la lumière ou son épaisseur entre le lac et le ciel. […] Ce que je cherchais à voir c’était l’espace, ses étirements et ses contorsions, et l’infinie complexité d’un bleu dans le minuscule reflet d’une feuille sur l’eau. Je me posais toujours les mêmes questions : comment représenter le vent ? Comment peindre le vide ? Et la lumière, sa clarté, sa pureté ? » L’Hôtel de Caumont-Centre d’Art présente une exposition des œuvres de l’artiste français d’origine chinoise Zao Wou-Ki (1920-2013), réalisée en collaboration avec la Fondation Zao Wou-Ki. L’exposition regroupe près de 80 œuvres de 1935 à 2009 (huiles sur toile, aquarelles et encres de Chine sur papier) provenant de collections publiques et privées. Cet ensemble a pour ambition de mettre au jour un des grands thèmes de création de l’artiste : inventer de nouveaux espaces picturaux construits à partir de son travail sur la couleur et la représentation de la lumière. Lumière et espace sont en effet indissociables dans son œuvre et permettent de comprendre son objectif récurrent de « donner à voir » ce qui ne se voit pas et qui l’habite, « l’espace du dedans ». Dans la période qui suit son installation à Paris en 1948, Zao Wou-Ki explore le thème de la lumière diurne ou nocturne dans une série d’œuvres poétiques intégrant simplement la représentation des astres lunaire et solaire. La pratique de l’encre de Chine, grâce à Henri Michaux à partir de 1970, lui permet de faire évoluer la tradition chinoise. Il entame alors un travail sur le vide, associé au blanc ou à la réserve, et le plein, associé au noir de l’encre. Cette recherche se prolonge dans sa peinture et lui fait découvrir de nouveaux espaces. Les œuvres des années 1970 et 1980 renvoient à une face plus sombre, correspondant à des périodes de souffrances et de deuil. Ces va-et-vient entre lumière et part d’ombre puisent leur inspiration dans la longue histoire de la peinture chinoise qui recherche l’équilibre des contraires. Guidé à ses débuts et jusqu’à la fin de sa vie par le génie de Paul Cézanne (Paysage Hangzhou, 1946 ; Hommage à Cézanne, 2005), Zao Wou-Ki a lui aussi été sensible à la lumière spécifique du soleil du midi de la France. Après avoir loué entre 1958 et 1972 un atelier dans le Var où il retrouvait nombre d’amis, l’architecte Josep Lluís Sert lui construit un atelier à Ibiza en 1973, qui sera un nouveau lieu de création. À partir de 2004, Zao Wou-Ki séjourne à plusieurs reprises en été dans la propriété du Luberon du couturier Emanuel Ungaro, très attaché par ailleurs à sa ville natale d’Aix-en-Provence. Zao Wou-Ki y travaille « sur le motif », fait nouveau pour lui, et peint une série d’aquarelles qui seront présentées pour la première fois à l’Hôtel de Caumont. Elles rendent compte de la luminosité et des couleurs tantôt flamboyantes tantôt assourdies des paysages du Luberon. Ces œuvres expriment à l’ultime moment de sa vie son bonheur de peindre l’immuable. Commissariat : Erik Verhagen est Professeur en histoire de l’art contemporain à l’Université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes. Yann Hendgen est historien de l’art diplômé du second cycle de Muséologie de l’École du Louvre et titulaire d’un Master en Histoire de l’Art et Archéologie. Il a été l’assistant personnel de Zao Wou-Ki à partir de 2002. Depuis 2012, il est le Directeur artistique de la Fondation Zao Wou-Ki, créée du vivant de l’artiste.