A défaut d'Amérique par Queenie
Ce livre sur une table au milieu des autres. Un titre. Une couverture. Un résumé qui tourne autour de personnages féminins, d'histoire dans l'Histoire.
ça sent l'Aventure, la construction, la lutte.
A la lecture, ça se lit tout seul.
Deux voix. Quatre vies. Et un peu plus.
Des chapitres courts, jamais plus de trois pages.
La vie d'Adèle, l'arrogante, la meneuse, la belle, l'attirante.
La vie de Lisa, la réservée, la femme au foyer classique.
Leurs descendantes : Suzan, paumée, qui cherche un but à sa vie, qui se cherche elle-même. Qui découvre qui était sa mère avant qu'elle ne soit une femme posée et rangée, en lisant les longues lettres qu'elle adressait à sa soeur partie vivre et lutter en Afrique.
Fleur, effacée, à part, indépendante, secrète, qui porte le poids d'une histoire dont elle ne fait pas partie.
Finalement, un livre qui s'avale. Les chapitres courts y aident.
Thème central de la vie qu'on s'est construite, et qui est bien moins flamboyante que celle dont on rêvait.
Des histoires de lutte au quotidien, dans l'acceptation et la résignation, mais aussi dans la construction d'un bonheur que l'on chérie du mieux qu'on peut.
Thème de la femme, qui voudrait s'émanciper. Qui se laisse enchainer.
Thème de la guerre, de l'exode, de l'intégration, de la souffrance et du deuil.
Des histoires franchement pas joyeuses et qui pourtant, sous la plume de Zalberg, sont presque légères. Comme une doux regard que l'on pose sur des gens qui nous attendrissent. A préserver les petites parcelles de bonheur dans des écrins. A affronter les obstacles, tête levée.
Un livre que l'on peut trimballer partout. On suit avec plaisir, avec fidélité, avec empathie, la vie de ces hommes et femmes, sans pour autant se sentir vraiment impliqué. Probablement un livre qui s'oubliera avec les semaines. Peut-être laissera-t-il trainer son atmosphère dans un coin de mes souvenirs.
Quelques phrases merveilleusement bien tournées. Justes, fortes. Dites. Écrites. Jamais dans la démonstration pourtant.
Il y a une vraie réserve dans l'écriture de Zalberg.
Reste qu'ils sont un peu évanescents, ces personnages. Un peu fantomatiques.