J'ai acheté ce livre parce que la twittos qui l'a écrit disait et dit toujours des trucs intelligents sur son feed. J'ai donc pris comme principe que ses livres devaient être bien aussi. J'avais prévu de lire ce livre durant mon aller-retour à Genève (deux fois 180 minutes environ). J'ai terminé d'une traite quelque part à l'aller tellement ce livre vous prends aux tripes, vous secoue, vous remue, puis vous repose à votre place, l'air hébété et les yeux qui clignent.
L'histoire vous plonge dans la vie d'une femme racisée qui supporte une très forte phobie d'être touchée. Vie amoureuse, vie sociale, travail, vous n'aurez aucun mal à comprendre ce que cela fait de vivre ainsi. Même si je n'ai jamais eu à faire face à autant, je reconnais ici et là des bribes, et pour le reste, c'est tellement bien écrit que c'est à la portée de chacun. La xénophobie ordinaire, les difficultés dues à la maladie qu'on vous reproche finalement d'avoir, la recherche de solutions et de stratégies, la nécessité de séparer la maladie de soi (je ne suis pas ma maladie, ma maladie n'est pas moi), tout cela se fond et s'entremêle avec des vies, des passés, et même des passifs. En plus, comme c'est un roman et non un documentaire, c'est captivant et intriguant.
Franchement, allez-y sans hésiter. Au final, la seule critique négative que j'ai envers ce livre, c'est la relative difficulté à me le procurer...