Un jeune garçon sans nom dont sa mère rase le crâne et qu’elle décrète homme avant de le jeter sur les routes avec toutes ses économies, l’enjoignant de l’oublier et d’oublier qui il est. C’est ainsi que débute ce roman, brutalement, et c’est aussi ainsi qu’il continue, car la vie n’est pas tendre pour les candidats à l’exil qui cherchent à rejoindre un autre pays en dehors de la voie légale.
Je dirais qu’il n’est pas avant 13 ans car le propos est forcément dur au vu du sujet, l’autrice ne cache rien des difficultés rencontrées par les migrants. Pour autant le texte est très poétique, très beau, malgré les horreurs traversées par le héros et l’inhumanité qu’il expérimente. Lui et ses compagnons sont traités comme des bêtes et même pires que des bêtes par d’autres humains et c’est forcément révoltant. Mais il y a ça et là des traces d’une belle humanité, des gens qui résistent pour garder leur dignité ou la rendre à ceux qui semblent l’avoir perdue.
L'autrice est forte, très forte. Je n'ai compris que dans les dernières pages, peu avant la révélation, qui était cet ado. Et après on se dit comment n'ai-je pas compris avant, c'était tellement évident !
En tous cas le récit est magnifique, toujours nécessaire et se termine sur une belle note d'espoir et de douceur.
Sandra