AHL : Tu le crois ça ? par L-AmeRickain

Critique disponible sur http://singesvolants.over-blog.com/2013/12/ahl-tu-le-crois-ca.html
Voilà un livre un peu particulier qui raconte -en 180 pages- le parcours d'Alain Huygues Lacour, qui passa 30 ans de sa vie dans le monde de la presse vidéo-ludique.

Si vous n'avez pas passé des heures d'adolescence plongé dans l'un des magasines sur lequel il officia, alors l'intérêt de cette lecture est nettement réduit.

En revanche, pour peu que vous ayez bouquiné Tilt, Console +, joystick, joypad, ou encore Nintendo Officiel, alors sachez qu'il a fait partie de votre vie. Mais lui en était déjà à la troisième.

En effet, AHL fut avant tout bassiste et leader baba dans plusieurs groupes de musique des années 60, allant jusqu'à faire la première partie de little Stevie Wonder à l'Olympia, il revendique le premier mariage hippie pour lui et la compagne de ses vingt ans, puis lâche la scène pour se retrouver en backstage, où il deviendra le secrétaire de Demis Roussos, alors en pleine ascension, pendant quelques années, allant jusqu'à le remplacer au pied levé lors d'une interview espagnole à laquelle l'artiste n'avait pas l'intention de se rendre. Après avoir travaillé pour de grands groupes, il s'essaiera à la recherche de talents musicaux, un succès modéré, jusqu'à quitter le monde de la musique alors qu'il n'arrive pas à trouver de producteurs pour Les Forbans. Ces derniers rendront riches le producteur associé d'AHL, qui arrivera à leur dégoter de quoi financer leur album.

AHL se retrouve alors sur la paille, au chômage. La quarantaine se rapproche, et les années 80 sont déjà bien entamées. C'est alors qu'il va se découvrir une passion encore plus dévorante que la musique : les jeux vidéos ; alors en pleine ébullition, le genre est en train de naître sous ses yeux et chaque semaine offre de nouvelles surprises et de nouvelles sensations. Sorti de son doux rêve après quelques mois enfermés devant son écran, il découvre stupéfait le N° 4 de Tilt!, l'un des premiers vrais magasines entièrement dédié au jeu vidéo. Il y écrit. Il est reçu. Son parcours atypique intrigue. Le voila intégré au monde balbutiant de la presse vidéo-ludique. Il sera rédacteur boulimique, puis rédac'chef de trois magasines en même temps ; il nous raconte ses transferts, les guerres entre rédaction, les rencontres sympas, les ordures, les événements mythiques vus de l’intérieur, les désastres de vente sur certains numéros, la popularité des soluces, l'arrivée d'Internet qui casse tous les scoops, les rachats par le diable Future, la presse qui se casse la gueule, et sa mise en pré-retraite. Son invitation à participer à un podcast de Gameblog, et sa renaissance sur ce site internet, tenu par les anciens de Joypad. Jusqu'à aujourd'hui, où, après deux saisons de Versus (émission de polémiques où - face à Cyril Drevet- AHL défend une prise de position) et deux saisons d'"Histoires du Jeu Vidéo" (livrées en DVD avec le livre. Ou plutôt était-ce l'inverse ?), AHL vit encore une fois une folle aventure.

Quelle sera la prochaine ?

La lecture est très fluide. Rédigé par JulienC, le livre se veut un peu une ode à la rédaction des années 80/90 dans les magasines, et AHL n'était pas le plus stylisé. Ca parle comme ça pense, et c'est très drôle de retrouver le rythme de narration que l'on vivait au fil des tests et des previews de l'époque, mais dans un bouquin.

Pour les passionnés de cet univers qui se sont procurés l'ouvrage, ce dernier se lit très vite. Si ça balance un peu, il est tellement rare d'avoir accès à l'envers de ce décor, que c'est dommage de ne pas en avoir plus. Il y a prescription ! On aurait voulu avoir plus d'anecdotes sur la vie de la rédaction, les personnes rencontrées, le style de vie des rédacteurs, les événements, les bourdes, les engueulades, les bons moments. J'aurai par exemple bien aime savoir si AHL s'entendait bien avec le regretté Seb, mais ceci était plus pour l'anecdote, mais bon, c'était le bon endroit pour parler de toutes ces choses là !