Dans un futur alternatif (encore que le côté alternatif finit par questionner de plus en plus…), Seattle, après une âpre bataille, a été partagée par 3 clans mafieux à qui les politiques et policiers locaux ont prêté allégeance : la famille Cabrera, d’origine colombienne, les Yrkas, et les Akumas.
Rebelle, sauvage, immature, ne respectant que ses propres règles même s’il est tenu à une certaine loyauté vis-à-vis de la famille et de son père, le maître du clan, Alejandro Cabrera flirte avec le danger, l’alcool, la drogue, le jeu, la provocation, le danger. Sa place de troisième fils fait qu’il doit se battre constamment pour un morceau du business, dont leur père ne lâche que des miettes, englué dans une vision un peu archaïque de la famille.
Quand la famille Cabrera est touchée en plein cœur, le sang appelle le sang, Alejandro va devoir trouver d’où vient la menace, entre mensonges et manipulations, dans le grand jeu des luttes de pouvoir et d’influence, entre coups de bluff et trahisons, entre nouvelles alliances et vieilles amitiés. Il n’a qu’un seul allié, une seule personne qu’il est déterminé à protéger à n’importe quel prix, à qui il confierait sa vie, d’ailleurs, il lui confie sa vie. Orlando Ortega, son garde du corps, son bras droit, son double, l’homme qui veille sur ses jours et sur ses nuits, celui qui est venu le chercher neuf ans plus tôt alors qu’il n’était qu’un adolescent qui venait de voir l’enfer.
Ce premier tome de Mafia of Seattle nous plonge dans la vie d’Alejandro, troisième fils de la famille Cabrera. Ames sensibles s’abstenir, si vous cherchez une gentille bluette avec des licornes, des grandes déclarations d’amour, des chandelles et des dîners en amoureux, … autant changer de roman tout de suite. Ici, nous sommes dans le dur, la testostérone, la violence, les coups bas, les fusillades, les armes, la drogue, la trahison, la manipulation, les coups… on parle d’expéditions punitives, de fusillades, d’exécutions à bout portant, de vengeance, de trafic d’armes, … et les auteurs ne nous laissent pas une seule minute pour souffler, ils envoient du lourd dès le premier chapitre. C’est nerveux, saccadé, violent, percutant, addictif, une atmosphère qui rappelle un peu le Parrain ou Le grand pardon.
La relation entre Alejandro et Orlando est forte et puissante, elle est la ligne constante, le fil conducteur, mais n’écrase pas le reste de l’intrigue. En enchainant les chapitres courts, et les points de vue des deux hommes, en semant des indices, des fausses pistes, les auteurs nous amènent vers un final dont on sait qu’il sera explosif et sanglant…
Bref, une fois de plus (pourquoi ça ne m’étonne pas), j’ai plongé dans le monde d’Axel et Evan. J’ai hâte de lire la suite, un certain asiatique me semble un personnage digne d’intérêt… et même du côté des slaves, il y a du potentiel… peu importe en fait, de toutes façons, je serais au rendez-vous.