Mohammed-Ali a 14 ans, il est assez sensible, un peu romantique, bon élève et même délégué de classe, mais pas que… Il est aussi graffeur la nuit, intéressée par les filles et notamment par Aimée la bien nommée, pour qui son cœur bat en secret. En tous cas tout ça n’en fait pas un « boloss » malgré les apparences, car il a un côté cool et accessible qui fait qu’il n’est pas rejeté pour ces traits de caractère dans son collège de cité.
On suit donc sa vie au collège, avec notamment Zako son meilleur ami qui est parfois un peu lourdaud et un peu gamin, l’exposé qu’il est contraint de faire sur un festival du film lesbien avec deux camarades féminines de sa classe lui qui n’est pas à l’aise en présence de filles, ses tentatives d’approche d’Aimée, mais aussi dans son intimité avec ses parents et surtout quand il graffe, seul d’abord puis en crew. Mais sous cette apparence de vie relativement calme que mène Mohammed-Ali il y a surtout toutes les questions existentielles qu’il se pose et qui le laissent intranquille.
Les chapitres sont courts et le roman peu épais, la langue souvent très orale est accessible, ce qui en fait un roman bien adapté aux petits lecteurs voire aux non lecteurs.
L’auteure manie à merveille différents niveau de langage, dont un assez familier mais qui colle parfaitement aux personnages dans leur façon de s’adresser les uns aux autres. J’ai trouvé l’écriture, ainsi que les personnages, très justes et réalistes. Le récit est une tranche de vie émouvante, qui nous parle de l’adolescence côté garçon. Il est question de la sortie de l’enfance, avec l’amour et l’attirance pour les filles qui commencent à poindre, le corps qui change et nous échappe jusqu’à nous mettre mal à l’aise parfois, des préoccupations qui évoluent et des amitiés qui s’étiolent en raison de tout cela. C’est bien vu et bien mis en mots.
Le roman a reçu deux prix, le Cendres et le Vendredi, tous les deux bien mérités.
Dès 13 ans.
Histoires de vie.
Thèmes : adolescence, graffiti, amour
Sandra