Une dramaturgie de la violence
On ne peut pas lire Anéantis sans être frappé par l’influence que Beckett a pu avoir sur Sarah Kane. Influence palpable dans la forme même de la pièce: abondance des didascalies, dénuement des répliques et violence qui s’accroit à mesure que l’action progresse mais également dans l’importance accordée au corps tant par une sexualité exacerbée et bestiale que par l’acte final de cannibalisme qui pousse la violence à son paroxysme. Si la pièce a pu faire polémique à sa sortie, c’est parce qu’elle a su mettre en évidence, d’une manière brutale, la vérité et les contradictions de tout homme réduit à sa plus simple expression.