Angélique, marquise des anges - Angélique, tome 1 par Nina in the rain
Le premier défi de ce billet a été de trouver une image pour l'illustrer. Oui parce que bon, les couvertures des diverses éditions d'Angélique, quelle horreur! J'ai finalement choisi celles des éditions Trévise, c'est à dire celles que j'ai à la maison et qui font un peu moins honte que les plus récentes. Enfin, un tout petit peu moins honte. Parce que tout de même, Angélique, c'est le summum des lectures que l'on n'avoue pas. Et pourtant, pour ma part, j'ai lu la totalité des tomes trois ou quatre fois. Au moins. Depuis mes 18 ans, âge auquel je les ai lus pour la première fois. C'était l'été entre mon bac littéraire et mon entrée en IUT Métiers du Livre, un peu avant le fiasco de la licence de Lettres Modernes (en même temps, au programme, y'avait le Sopha de Crébillon Fils, une raison de renoncer à lui tout seul). C'était la Crevette qui m'avait contaminée (aha, oui, je cafte hein) et je les ai emmenés (les, hein, les quatorze tomes, je ne fais jamais rien à moitié moi môssieur) pour des vacances paradisiaques : piscine, transat, lit. Et Joffrey.
Il faut tout d'abord définir ce qui est attirant dans Angélique. Bon, bien sûr, on ne parlera pas de féminisme. Quoique. Eh oui, Angélique, elle se démerde TOUTE SEULE!! Bon, bien sûr, quand elle a un problème, elle couche. Et tous les hommes sur son chemin l'aident pour pouvoir profiter de ses tendances nymphomanes. Mais entre temps elle traverse le siècle et le monde à sa guise, dans la direction qu'elle veut, pour retrouver son Joffrey que j'imagine sexy en diable avec tous ses enfants aux prénoms immondes. France, Maroc, Québec, Angélique c'est le Lonely Planet à elle toute seule, elle va partout et se sort de toutes les aventures victorieuse. En plus, ça a un charme suranné absolument irrésistible pour moi, le côté « roman historique extrêmement juste dont les évènements les plus énormes sont en fait ceux qui sont réels ». Parce que oui, beaucoup d'évènements sont en fait historiques, et on sent qu'Anne Golon a bien relu son Saint-Simon.
Parce que oui, au fait, arrêtons l'hypocrisie. On sait bien que la série entière a été écrite par Anne et publiée sous le nom de son mari pour satisfaire à d'obscures bonnes mœurs. Mais enfin, le talent, c'est elle qui l'a! Bon, OK, pas forcément un grand talent littéraire. Mais c'est quand même une raconteuse d'histoires extraordinaire qui a tenu en haleine des générations de lectrices (oui, bon, c'est plutôt une lecture féminine) avec une histoire pas forcément très compliquée (on la marie contre son gré, elle tombe amoureuse de son mari, on le lui prend, elle le recherche, elle le retrouve) mais dont les nombreuses péripéties sont tout de même extraordinaires. Ça vous tient accroché, c'est un vrai page-turner comme on dit. À mon sens, ça a vraiment changé la face de la littérature en France.
Pour finir, ne me parlez pas de Robert Hossein et de Michèle Mercier. Je n'ai pas vu l'adaptation télé et je ne compte pas la voir (ou alors en soirée pyjama) il parait qu'elle est trop effroyable par rapport aux romans. Alors, comme souvent, on lit les romans et on laisse sa zapette de côté. Quant aux nouvelles éditions des Presses de la Cité, elles me laissent vraiment suspicieuse. Revues et corrigées par Anne Golon? Je ne sais pas. Ça bouleverse les tomes habituels, ça mélange un peu tout... je ne sais pas. Faudra que je les lise pour voir.