30 octobre 2022 en banlieue de Liverpool, Jen Brotherhood attend que son fils Todd revienne à la maison. Elle est un peu inquiète même si son fils a dix-huit ans et qu’il est à peine minuit. Soudain, le jeune homme apparaît au grand soulagement de Jen. Mais alors qu’elle s’apprête à l’accueillir à la maison, elle voit Todd poignarder un homme. Impuissante et horrifiée, elle ne peut qu’assister à l’arrestation de Todd. Mais lorsqu’elle se réveille le lendemain, Todd est chez eux. Et son téléphone affiche la date du 29 octobre. Le meurtre n’a pas encore eu lieu. Qu’est-ce que ce retour en arrière implique pour Jen et sa famille ?
Gillian McAllister exploite la thématique du voyage dans le temps pour ficeler avec brio un thriller au suspens efficace. Jen commence à remonter une journée après l’autre, puis les sauts dans le temps la projettent des semaines, des mois, des années en arrière. Qu’est-ce que cela signifie ?
Si pour Jen, il devient très vite évident que cette remontée dans le temps a pour but d’éviter le meurtre commis pas Todd, les moyens pour y parvenir ne sont pas limpides. Au fur et à mesure de son enquête, elle va découvrir bien des choses sur les personnes qu’elle aime et qu’elle pensait bien connaître, dont son mari Kelly et son père.
Mais elle va aussi être confrontée à la tentation de modifier des choses, de prévenir des personnes d’événements qu’elle connait, de faire changer le cours de l’avenir. Difficile en effet de ne pas vouloir protéger les gens qu’on aime des drames qu’on sait devoir arriver.
Dans ce roman totalement addictif, Gillian McAllister maîtrise à la perfection le fil narratif et ce n’est pas si simple dans une intrigue qui remonte le temps. Même à des moments où le lecteur peut penser qu’elle a commis une erreur (comme cet instant où Jen envoie un mail pour solliciter l’aide d’un chercheur et s’étonne de ne pas recevoir de réponse alors qu’elle se trouve dans un temps avant d’avoir envoyé ce mail !), l’auteure retombe sur ses pieds (et Jen comprends que le chercheur ne peut pas répondre à un mail qu’elle n’a pas envoyé dans l’espace-temps où elle erre !).
C’est ingénieux, fort bien construit, captivant. On se demande, avec Jen, jusqu’où il va falloir remonter pour sortir de cette boucle et surtout combien de masques il va falloir faire tomber pour que son fils ne commette pas ce meurtre. Réjouissant pour les méninges !