Une captivante dystopie

Incommensurable fan de la série de fantasy L’Épouvanteur, j’étais on ne peut plus curieux de découvrir le nouveau roman de Joseph Delaney, que ce dernier avait annoncé comme étant le début d’une trilogie mêlant science-fiction et fantasy. J’avais hâte de savoir ce que nous réservait l’auteur, qui pour la première fois depuis L’Épouvanteur s’aventurait en terres étrangères. Après lecture, je me remets doucement de cette nouvelle claque.
C’est dans un univers dystopique que nous entraîne le spécialiste du frisson. Dans un pays entouré d’une barrière de brouillard, les derniers hommes vivent dans la terreur causée par le sanguinaire djinn Hob. Au cœur de la capitale se tient un complexe d’arènes, dans lesquelles sont organisés des duels. Le jeune Leif se prépare afin de combattre dans l’Arène 13, la plus dangereuse de toutes, et ce dans un but bien précis…
Leif, 15 ans, est le narrateur de cette histoire. Le talent de Delaney pour se glisser dans la peau de ses personnages est tel qu’en l’espace de quelques lignes seulement, nous nous attachons à ce héros téméraire et déterminé, hanté par un passé douloureux. Mais les autres ne sont pas en reste : qu’il s’agisse de Tyron, maître exigeant mais bienveillant, ou de Kwin, intrépide jeune fille au caractère enflammé, tous sont traités avec brio par l’auteur. La relation qu’entretient Leif avec ces différents protagonistes fait véritablement évoluer le personnage au fil des pages, nous le rendant encore plus intéressant.
L’histoire en elle-même pourra vous paraître plutôt classique si vous êtes habitué(e) aux dystopies, mais Delaney parvient, grâce à la force de ses personnages et à sa plume fluide et juste, à nous impliquer directement dans son univers. Il arrive à mêler habilement mythologie et monde futuriste pour nous offrir un cadre à la fois épique et d’un réalisme angoissant. Rebondissements, horreur et action sont les maîtres mots de ce roman.
Le tout est servi par une écriture d’une légèreté et d’une efficacité déconcertantes, le genre de plume qui fait que nous nous accrochons au livre comme si notre vie en dépendait, et qui nous fait avaler ces 400 pages sans que nous nous en rendions compte. Joseph Delaney est un maître conteur, dont la passion pour les histoires se ressent à travers ses écrits.
Ce premier volet nous ouvre donc les portes d’un monde qui sera certainement exploré plus en profondeur dans les prochains tomes, avec une fin qui présage d’une suite encore meilleure. Si vous avez aimé L’Épouvanteur, vous aimerez sans aucun doute Arena 13, qui en reprend les meilleurs ingrédients pour nous livrer une histoire originale et totalement captivante. On en redemande.
Encore une fois, ce roman est une perle, et confirme tout le talent d’un auteur qui, on le sait désormais, ne décevra jamais.