Vous le savez, je suis une passionnée de fantastique, le mythe du vampire me berce depuis des années et pourtant, je crois n’avoir jamais lu de roman qui le traite aussi bien que celui-ci. Loin des bluettes adolescentes, c’est l’image la plus sombre qui sera utilisée, la plus réaliste à mon sens, celle qui colle le mieux à cette créature de mystères, plus proche de l’horreur, que du fantasme. Mais le charisme est toujours là lui, celui qui permet d’attirer ses proies, cet appât idéal, qui fait du vampire un danger encore plus grand, plus irrésistible et qui fait de lui, un meurtrier hors pair. Il est évident que c’est très loin de ce que l’on connaît depuis plusieurs années, mais c’est un véritable retour aux sources, on revient aux racines de cette légende et on le fait avec un talent extraordinaire. Il est évident que c’est très sombre, une atmosphère délicieusement gothique, qui ne plaira pas à tout le monde, des accents de noirceur omniprésents et qui en font toute l’originalité. C’est dans ce cadre, que nous faisons la connaissance d’Asphodel, dandy vampire de son état, qui parcourt les siècles en laissant une trace sanglante sur son passage. Quel immense bonheur de retrouver la plume unique de Louise le Bars, que l’on reconnaît dès les premiers instants, par ses mots d’une poésie époustouflante, elle nous transporte dans un conte quasiment lyrique, de par sa musicalité. Néanmoins, elle ne cache pas l’horreur de son univers, elle nous immerge dans les ténèbres les plus obscures, avec une puissance percutante, rien d’humain ici, le monstre se cache dans tous les détails. Mais comme toujours, elle saura aborder des thèmes incroyablement forts, notamment l’image de la femme, qui lui tient à cœur, de victime, à bourreau, de tentatrice, à rédemptrice, toutes auront une importance cruciale. Parce que cette histoire, c’est celle d’un homme avant tout, guidé par une mission, celle qui lui a été enseignée depuis l’enfance et qui l’a conduit dans cette mortelle direction. C’est son parcours que nous allons suivre et surtout, toutes les figures féminines qui l’ont jonché, qui ont eu un rôle essentiel dans son évolution. Il est évident que rien ne pourra défendre ses actes, ils sont cruels, amoraux, pourtant, on sent qu’ils cachent autre chose, qu’il ne souhaite pas toujours cette finalité et c’est là que réside tout ce mystère. Alors, nous plongerons dans ce tourbillon mortifère sans aucune concession, attendant de voir où il nous conduira et lorsque la vérité éclatera, c’est une claque monumentale qui nous laissera à la fois sous le choc, mais aussi avec cette impression que la boucle est bouclée.
En bref : Asphodel, c’est un roman à l’univers extrêmement sombre, une ambiance gothique dans ses plus belles lettres de noblesse, qui nous offrira un récit effectivement difficile, mais non dénué de messages et d’une profondeur extraordinaire dans son dénouement !
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