Attends qu'Helen vienne a été publié une première fois en 1986 aux Etats-Unis avant de connaître une publication trente ans plus tard, en France, grâce à la curiosité insatiable des éditions Thierry Magnier.


Les fantômes sont un peu les mal-aimés de l'imaginaire horrifique ; on leur préfère les zombies, les tueurs en série, les monstres en tout genre, les démons... Mais d'une manière générale, les esprits, les spectres et autres cousins éloignés de Casper ou du Roi Boo sont tenus à l'écart du grand public. Stephen King lui-même le dit dans son très bon essai Anatomie de l'horreur, où il cite toutefois deux œuvres majeures, toutes deux adaptées en série pour le compte de Netflix : Hantise (ou La maison hantée)de Shirley Jackson et Le Tour d'écrou d'Henry James (respectivement devenus The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor). Le fantôme est une figure du roman gothique, qui se marie très bien avec les châteaux écossais, les ruines, les cimetières, etc.
Il n'en demeure pas moins une créature fantastique adorée du grand public, en atteste le pullulement des "chasseurs de fantômes" sur YouTube, certains y croyant dur comme fer (comme GussDX) ou d'autres leur opposant un rationalisme très dur mais très juste (comme le Grand JD ou Feldup).


C'est donc dans d'assez bonnes conditions que les éditions Thierry Magnier publient en 2016 cette sympathique histoire de fantôme pour jeunes ados.


Molly, son frère Michael et leur demi-sœur Heather s'installent avec leurs parents dans une église réaffectée en maison familiale, dans la campagne américaine. Qui dit église dit cimetière et celui-ci, devenu simple jardin, est régulièrement entretenu.


Un jour qu'ils accompagnent le jardinier, les enfants tombent sur une pierre tombale abandonnée, portant le nom d'Helen, a priori une enfant ayant vécu au XIXème siècle, morte assez jeune. Et là, c'est le début des emmerdes.


Oui parce que bon : Molly et Michael ne supportent pas Heather, qui ne supporte personne. Et Heather, qui malgré son très jeune âge se comporte comme une ado princesse, se lie d'amitié avec un fantôme, le fantôme d'Helen, la jeune fille dont la pierre tombale gît dans le jardin. Heather menace sa demi-frère, sa demi-sœur et les adultes de la colère d'Helen.


Mais Helen n'est pas qu'une simple amie d'Heather, elle est un fantôme psychopathe que la mort d'enfants ne saurait troubler. Oui, on est clairement pas avec R.L. Stine. En même temps, Mary Downing Hahn ne s'est pas auto-proclamée la "Stephen King" pour la jeunesse, ELLE.


L'histoire est sympathique, bien flippante pour des pré-ados de 10 ans, quoique manquant un peu de substance, restant trop dans la suggestion (ce qui peut être une force dans certains récits d'horreur, ne l'oublions pas) et je pense que je me serais fait dessus si je l'avais lu 18 ans plus tôt. Les thématiques sont intéressantes : la famille recomposée, le déménagement/l'emménagement, une histoire de fantôme vengeur, une sombre histoire d'incendie... Honnêtement, il y a à boire et à manger. Hahn est moins dans le cliffhanger, contrairement à son compatriote Stine, et l'histoire prend le temps de se développer correctement. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une excellente histoire d'horreur - il y en a de meilleures pour cet âge-là -, mais pour un lectorat assez craintif, sensible, aimant frissonner mais sans plus, je la conseille volontiers !

PrBarrow
7
Écrit par

Créée

le 2 nov. 2020

Critique lue 210 fois

PrBarrow

Écrit par

Critique lue 210 fois

D'autres avis sur Attends qu'Helen vienne...

Attends qu'Helen vienne...
Tyt_ania
4

Manque de réalisme

Le manque de réalisme n'est bien sûr par lié au genre fantastique de l'histoire. Si celle-ci est bien écrite, elle l'est justement un peu trop bien. Le vocabulaire employé par les personnages de 7 à...

le 20 nov. 2021

Attends qu'Helen vienne...
PrBarrow
7

Une sympathique histoire de fantôme...

Attends qu'Helen vienne a été publié une première fois en 1986 aux Etats-Unis avant de connaître une publication trente ans plus tard, en France, grâce à la curiosité insatiable des éditions Thierry...

le 2 nov. 2020