Tout d'abord, je tiens à saluer le travail de l'autrice qui s'est à mon sens attelée à un travail d'envergure devenu plus que jamais nécessaire : extirper nos classiques en littérature de l'emprise du regard masculin et défaire nos représentations qui amoindrissent, voire nient, le pouvoir des femmes dans la fiction. Vaste programme, donc.
Après une introduction des plus prometteuses qui démontre bien l'intérêt d'une telle entreprise, l'analyse à laquelle elle a fait place s'est pourtant bien vite, à mes yeux, avérée moins percutante qu'escompté. J'ai trouvé les répétitions nombreuses et pénibles, me donnant souvent l'impression désagréable de faire du sur-place et de ne jamais vraiment entrer dans le vif du sujet, impression d'autant plus frustrante que l'autrice martèle ici et là l'importance de cette démarche...
À cette liste d'ecueils, j'ajouterais aussi une tendance, parfois, à verser dans une forme de « sensationnalisme », notamment à l'endroit de Marilyn Monroe, qui peut donner le sentiment de lire les colonnes d'un numéro de Clover.
Un ouvrage dont les analyses ne m'ont pas toujours convaincue donc, qui m'a personnellement laissée sur ma faim et qui ne m'a pas appris grand chose, tant du point de vue de la recherche féministe -Mona Chollet étant déjà passée par là- que du point de vue littéraire. Peut-être vise-t-il un public plus large, ayant moins baigné dans le monde des études littéraires ? Cet essai a quand même été l'occasion pour moi de grappiller des références à droite à gauche pour des lectures futures, et a le mérite indéniable de questionner notre manière d'envisager les femmes et leurs discours, que ce soit en littérature ou non.