Résumé Au petit bonheur la chance ! d’Aurélie Valognes


Marie emmène son fils Jean chez sa grand-mère. Elle souhaite réussir à Paris.


La cohabitation entre la grand-mère et le petit-fils s’avère assez difficile. Il n’arrête pas de tomber et pose de nombreuses questions.


Avis Au petit bonheur la chance ! d’Aurélie Valognes


1968, Jean est laissé par sa mère Marie chez sa grand-mère. Marie veut trouver un emploi à Paris et promet de revenir très vite chercher Jean. Mais les mois passent et Marie ne revient pas. Bien qu’aimé, Jean se sent seul, abandonné. Il est très souvent triste. Il veut revoir sa mère et vivre avec elle. La grand-mère, après une carte postale reçue, trouve un subterfuge avec son ami postier. Mais Jean commencera à haïr sa mère lorsqu’il ira à Paris pour un baptême.


Le lecteur est à Granville. La grand-mère de Jean a élevé de nombreux enfants. Elle a peu de moyens mais elle fera tout pour que son petit-fils soit heureux et à l’aise. Jean trouvera l’amour, l’amitié chez elle. Sa tante, Françoise, sera d’un grand secours. Ses yeux sont émerveillés lorsqu’il va, pour la première fois, chez elle et qu’il voit tout cet appartement dans lequel il ne manque rien et où ses cousins ont de nombreux jouets et livres. Jean a trouvé une famille qu’il va chérir encore et encore. Sa première rentrée est assez difficile. Jean est un garçon maladroit, qui pose beaucoup de questions. Mais il est franchement débrouillard. Le lecteur va suivre Jean pendant pratiquement dix ans de sa vie. Il va grandir malgré lui. Les expériences, même malheureuses, forment tout un chacun. Cela lui permettra également de réfléchir.


Mon deuxième Aurélie Valognes et ce ne sera pas le dernier. Après les première pages lues, je pensais que Nos adorables belles-filles serait mon préféré. Sauf que non, les pages se sont succédées et avec elles, je me suis prise d’affection pour les personnages de ce roman, Jean, sa mémé Lucette, sa tante, ses cousins, sa maman Marie et tous les autres. Aurélie Valognes, un des auteurs français qui vend le plus de formats poches, a l’art et la manière de nous faire aimer ses personnages. Elle a un réel talent de conteuse. Et puis, ce que j’adore avec Aurélie Valognes, c’est qu’elle utilise des expressions de tous les jours, dans ses titres, ses dialogues, ses titres, qui ne sont pas du tout surjoués, ils coulent de source. Cela me change du roman que j’ai lu en fin d’année 2017 et début d’année 2018. Ils correspondent vraiment au style d’Aurélie Valognes, on ne sent aucun effort, une écriture vraiment fluide qui permet d’avaler les pages.


Dans ce roman, j’ai retrouvé des éléments qui m’ont fait sourire, comme la décoration psychédélique, des éléments de mon enfance, de l’école. Il y a aussi ce fameux catalogue des Bergères de France avec ses fils de laine. Même si mai 68 est passé, les femmes n’ont pas encore trouvé leur place. Elles ne sont pas encore libres. Pourtant, elles sont nombreuses à aspirer à autre chose, à aller à contre courant de cette société masculine. C’est le cas de Marie. Mais ce sera très dur pour elle. Elle abandonnera ce qu’elle a de plus cher au monde. Jeune, belle, même si elle est très maternelle, elle a dû faire un choix. Ce n’est pas facile également pour les grands-parents et surtout pour les grands-mères. Elles ne veulent pas voir la société évoluer mais elles se taisent, elles ne montrent pas leurs sentiments. Cela a été partout en France dans pratiquement toutes les familles. Il y a également ce point scolaire. Arrêter l’école à 13 ans pour aller travailler. Puisque cela a été le cas des parents, ce sera le cas des enfants. On se plaint, de nos jours, d’une école de plus en plus élitiste – ce qui est le cas -, auparavant, c’était pire. Il semblerait que faute de moyens, les enfants ne pouvaient pas continuer leurs études. Les enseignants, en plus, avaient des idées préconçues à ce sujet. Si la différence entre Paris et la province est toujours marquée de nos jours, elle était encore plus visible il y a près de 50 ans. Il y a aussi cette souffrance de ces enfants gauchers que l’on forçait à écrire de la main droite. Beaucoup d’humour, beaucoup de tendresse, d’émotion pour ce petit garçon qui attendra sa mère, pour cette grand-mère bourrue.


Je remercie Netgalley, les Editions Mazarine-Fayard pour ce roman sensible, un véritable coup de coeur, une bouffée d’amour. Et surtout l’auteur. Vivement le prochain ! D’ailleurs, j’ai commandé deux anciens romans

Angélita
10
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le 17 mars 2018

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