Précieux parmi les précieux
Impossible à noter, comme la Bible. Et pour moi, plus encore que la Bible - car il m'est à titre personnel plus précieux que tous les textes réunis de l'ensemble du corpus biblique. Merveille que j'hésiterais à recommander, on a vite fait de s'y perdre - à y projeter les schémas tout faits de nos contentements. J'avais écrit à son sujet quelques notes rapides, orgueilleuses et sourdes, ailleurs. Les voici :
Chant pour le sannyasin, le renonçant, celui qui a laissé derrière les choses sociales - le monde - pour se consacrer totalement à la quête de la libération des cycles de l'acte et des renaissances.
Chant de l'avadhûta, le renonçant, qui a accompli le trajet jusqu'au point où il n'est plus personne pour renoncer à quoi que ce soit.
Chant depuis la langue des Upanishad, les poèmes anciens, fond spirituel des recueils d'hymnes et de commentaires que sont les Veda, les textes sacrés révélés de l'Inde ancienne.
Chant dans l'idiome de l'advaita, non-dualité droite, simple, directe, absolue, au delà de tous les couples d'opposées, dans la manifestation une des choses sans sujet ni objet.
Cela ne peut être réellement compris par le mental, cela ne peut être entendu par le concept, cela est toute-négation et toute-affirmation et au-delà de ce qui nie ou affirme. Cela absorbe la puissance du nombre deux, la diffracte indéfiniment et immédiatement dans l'unité au point que ne reste que ce monde-ci, sans second.
Morceaux choisis :
"N'erre pas comme un fantôme [..] "Je" et "tu" et le monde n'ont pas d'existence réelle [..] Tu es la grande Réalité transcendant toutes choses. [..] En renonçant à l'attachement, le mental ne voit ni dualité ni unité".
"Renonce, renonce au monde, et renonce aussi au renoncement, et abandonne même l'absence de renoncement [..] tu es connaissance absolue".