Un célèbre physicien du 18eme siècle serait certainement au delà de l’étonnement en voyant deux copies conformes se prétendant de la même famille scientifique que la sienne se ridiculiser en grattant de la mandoline dans une émission de divertissement de grande écoute.
Nous en sommes la aujourd’hui.
La survie de la physique du moins celle à laquelle nous avons droit ne dépend plus que de la prestation régulière de deux visages cabossés éditant régulièrement une prose intelligente et racoleuse habilement ventilée dans des émissions bien souvent au dessous de la ceinture.
Des réapparitions programmées à l’aide d’un carnet d’adresses conséquent ouvrant des portes maintenant opérationnelles leur prose thématique.
On écrit, on promotionne, on disparait, on revient et le cycle recommence.
On se fait chambrer gentiment sur les plateaux de télévisions, ce n’est jamais vraiment bien méchant, toute le monde se connait, vit l'un de l'autre et puis qu’importe, l’entretien de sa popularité est à ce prix.
Il faut aller au charbon, faire son numéro, tout supporter, sans état d’âme en devenant soi-même le mazout de son délabrement audiovisuel en chargeant sa personnalité de boutades et de décalages, sans hésiter à dénaturer son faciès.
Si Isaac Newton voyait ça ?
Qu’en est-il de ce nouvel opus ?
Et bien il faut reconnaitre que nos deux gaillards sont convaincants, il y a de la matière.
L’écriture est vaillante et persuasive sans pour cela atteindre la révélation ultime comment le pourrait-elle d’ailleurs et de quel droit?
Tout en laissant la plupart des questions sans véritables réponses, Il faut nourrir le ressenti du lecteur en lui fournissant un impact conséquent sur tous les modules qu'il visite dont chaque partie apporte toujours une volumétrie supplémentaire à l’ensemble.
Seulement voila on se doute bien qu'à un certain moment le soufflet ne parvenant pas à découvrir son dernier axiome va s’effondrer.
Il y a néanmoins quelques pistes à creuser. Ce qui est construit est construit et peut s'exploiter.
La singularité initiale. Le créateur, le point zéro contenant l’univers entier non réalisé se dilatant de lui-même dans son propre espace infini afin de le garnir de toutes les combinaisons possibles reste une hypothèse séduisante.
Pour découvrir le visage et la fonction de ce point originel, sans épuiser nos cellules dans des formules mathématiques de plus en plus compliquées, il suffit peut-être tout simplement de découvrir l'habillage numérique du premier de tous les nombres puis de l'assembler dans la plus simple des équations.
Un souffle originel mettant le feu aux poudres afin qu'un néant devenu entité puisse ressentir sa création.
Une hypothèse beaucoup plus curieuse qu'amusante sur laquelle on peut méditer tout en restant sur ses gardes.