Le projet Balzac est lancé ! Lire l'intégralité de la Comédie Humaine et en rendre compte. En commençant par cet avant-propos qui donne une perspective alléchante à l’œuvre qui suit, qui vient. Faire de la nature humaine des français du XIXème siècle, un lexique semblable aux traités de zoologie. Utiliser son art de l’observation, de la captation, de la description des caractères au service d'une vaste étude sociologique.
Les activités, les métiers des hommes et des femmes étant l'équivalent de la grande diversité des races animalières dans les bestiaires. Avec ce souci supplémentaire que dans l'humanité mâles et femelles doivent être traités en tenant compte de leur différenciation culturelle évidente qu'on ne retrouve pas dans le monde animal.
Balzac nous dit que l'essence de toute morale émergeant de la Comédie Humaine se veut monarchiste et catholique. Quel merveilleux programme ! Auquel s'ajoute la volonté d'une prééminence de la famille sur l'individu. Structure de la cristallisation d'une réaction réjouissante qui fait office de norme balzacienne.
Il évoque la grande influence de l’œuvre de Walter Scott sur lui. Il veut s'en inspirer pour imposer un corpus nouveau où la totalité d'une époque se trouvera gravée à jamais sur le papier, le témoignage ultime et englobant que personne n'avait osé imaginer.
Sa Comédie Humaine sera divisée en trois études : de mœurs, philosophiques et analytiques. Ses études de mœurs seront elles-mêmes divisées en six catégories distinctes nommées scènes de vie : privée, de province, parisienne, politique, militaire et de campagne.
Pour conclure, lire cette somme de plus de quatre vingt dix ouvrages semble un défi aussi important et imposant qu'en fut pour Balzac la rédaction, s'étalant entre 1829 et 1850. Encore jeune, avec du temps libre, le challenge semble à portée de réalisation. Le projet Balzac pourrait même être le premier du genre dans l'exploration des grandes plumes françaises du XIXème siècle.
Samuel d'Halescourt