Bon, je me lance dans une critique "avant la fin" c'est à dire que je suis à environ 80% du livre (si j'en crois ma liseuse) et que je me disais que ça pouvait être d'autant plus intéressant qu'à ce stade du livre on flaire pas encore la fin. Il n'y a bien évidemment que deux options, vous vous en doutez bien, mais les deux demeurent tout à fait concevables et envisageables. Let's go.
Tout d'abord j'ai choisi ce livre en craignant un peu de ce que j'allais y trouver. J'avoue avoir craint un mélange un peu sale d'Intouchables et de The Fault in Our Stars.
Ce qui n'est pas totalement faux, mais bien heureusement, le livre dépasse ça très rapidement.
Bon alors le tableau, c'est qu'une anglaise, Louisa, qu'on dira "provinciale" sans mépris, mais parce que d'une elle vit effectivement en province et deux, elle n'a jamais vraiment songé quitté sa petite ville d'environ 26 ans est un peu en galère dans sa vie. Pas seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan familial, elle se sent en rivalité constante avec sa soeur sur des motifs pas forcément justifiables, son mec est bien mignon mais ça fait déjà sept ans qu'ils sont ensemble et il semblerait que leurs itinéraires se soient doucement mais sûrement écartés l'un de l'autre sans espoir de se recouper un jour, et ce, malgré les efforts qu'elle s'évertue à faire (et pourquoi d'ailleurs ? on ne sait pas trop).
Et de son côté on a Will, trentenaire, ancien requin de la city, sarcastique, ultra cultivé, anciennement hyperactif et un peu aventurier sur les bords a été précipité dans un fauteuil roulant suite à un accident de la circulation. Il a, en l'espace de quelques mois, du renoncer à absolument tout.
Mais ça, c'est évidemment l'aspect "the fault in our stars" et "intouchables" du bouquin. Ce qu'il y a de plus c'est déjà : qu'on a une vraie trame du contexte géographique (socio-économique) et que je trouve que clairement certains passages dénoncent un véritable malaise des jeunes anglais, un peu coincés dans leurs patelins parce qu'ils n'ont pas la possibilité de n'avoir ne serait-ce que l'ombre d'une perspective. On a deux figures maternelles radicalement différentes dans leurs façons d'être et dans leurs réactions dont on comprend bien pourtant que leurs vraies ambitions mutuelles sont l'épanouissement de leurs enfants, on a aussi des personnages secondaires de poids, comme Patrick, le fiancé un peu délaissé / délaissant de Louisa qui s'est jeté dans le sport à corps perdu pour oublier qu'il a été complexé et qu'il a des rêves peut-être trop larges pour ses épaules, on a Nathan, l'infirmier néo-zélandais hyper attentionné avec Will et qui ne fait pas figure de personnage fantoche, prétexte.
Bref, moi, j'ai bientôt fini ce livre et pour le moment, je le trouve très bon. Je le trouve d'autant meilleur que j'avais très très peur de ce que j'allais y trouver en l'ouvrant. Et pour tout dire, j'envisage même, pas plus tard que maintenant d'aller acheter la version papier en plus de la numérique que je possède déjà pour pouvoir le conserver dans ma bibliothèque et le prêter autour de moi.
Autre point que je trouve positif, la maladie et le handicap sont abordés, et l'auteur (ou était-ce une auteure ?) mais déjà, ils ne sont quasiment jamais sujet à l'apitoiement, et quand ils le sont, ça ne tombe jamais dans les atermoiements ridicules sur lesquels on tombe souvent quand on lit des ouvrages qui se veulent de bonnes intentions, et ensuite, il n'y a pas vraiment de condescendance, c'est un regard assez cru et relativement "naturaliste" dira-t-on pour faire bien, mais néanmoins compréhensif et positif.
Je sais pas si c'est hyper clair...
Bon la seule petite chose qui me taquine un peu c'est que clairement l'héroïne Lisa manque un peu de caractère, et quand elle essaye d'en avoir ça plante un peu, notamment quand elle réagit sur un coup de sang souvent pour prendre la défense (croit-elle) de Will, ou pour dénoncer une injustice (certaine) faite aux handicapés.
Bref, je vous laisse, il me reste 20% à lire.
Mais, je vous garantis que ça m'a l'air d'être mon roman de l'année !