De la pure SF
Axiomatique, je ne vous le cache pas, peut paraître assez ardu au lecteur et cela d'entrée de jeu avec la toute première histoire "l'assassin infini" qui poursuit inlassablement des drogués accro à...
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le 2 oct. 2014
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Alors après avoir lu ce recueil de nouvelles, ce que je peux dire c'est que oui on a affaire à de la SF recherchée qui ouvre pléthores de pistes de réflexions quant à la condition humaine et à tous les thèmes récurrents au genre (transhumanisme, univers parallèles, libre arbitre, eugénisme and so on). Une SF maîtrisée surtout, l'auteur n'est pas un simple rêveur et donne du cachet aux courtes histoires avec ses connaissances pures, ce qui peut aussi laisser le lecteur sur le carreau avec tous ces détails techniques : ma foi je préfère avoir quelques zones de flottement de compréhension (hum) plutôt que des paresses scénaristiques ou une absence de crédibilité. Quoique, comme vous pouvez le lire sur les autres critiques (cette flambée de bonnes notes devrait vous donner la puce à l'oreille sur l'intérêt de la chose), la première nouvelle L'Assassin Infini est franchement ardue et a failli me diriger vers un autre bouquin (quel vil personnage !). Je ne serais pas aussi dithyrambique - beaucoup de nouvelles ne m'ont pas transcendé - mais l'avantage c'est qu'elles ne s'éternisent pas (20-30 pages chacune) en distillant pourtant la dose nécessaire d'informations propices à la réflexion sur les sujets traités (cette phrase est complètement bateau). Enfin certaines me semblent cependant trop courtes ou se terminent de manière peu satisfaisantes. Ce que j'ai bien aimé c'est le glissement tout en finesse d'explications quand un détail semble réfuter l'univers en jeu, enfin c'était mon impression, bref je sais plus, je vais faire un listing rapide des nouvelles mais c'est peut-être une bonne idée de le sauter pour garder toutes les surprises dont regorgent le bouquin.
Pas sûr d'avoir tout compris, mais idée sympa du flou entre rêve et réalité des drogués provoquant la destruction de mondes parallèles que recherche à sauver le héro ou plutôt le nombre infini de ses autres lui qui forment alors des espaces de probabilités pour oh bordel c'était monstre compliqué.
Discours sur le libre-arbitre suite à une lumière "négative". Comment appréhender l'existence quand ses moindres détails sont connus à l'avance ? Pas super convaincu du déroulement mais c'était rigolo comme l'auteur se la pétait avec ces transmissions de données de l'ordre du kilobyte.
Bon j'ai pas trop aimé la pirouette. Le sujet est évident au vu du titre.
Première histoire qui m'a intrigué, avec cette sphinge domestique. Un peu un sentiment de tout ça pour ça.
Les assurances maladies ne finissent pas de nous entuber huh. Un poil facile comme le talent de piratage est amené trouvé-ai-je. S'attarde assez bien sur les (fins de) relations entre jumeaux/elles.
Triturer le cerveau à souhait, les désirs à portée de mains. Par contre je me rappelle pas s'il s'attarde sur la dangerosité de la chose au niveau des manipulations possibles. Discours sur le fondement des croyances.
Ah oui c'était vraiment chouette bien que la plus "fantastique". Intriguant jusqu'au bout, vieille pirouette des familles. Qu'est-ce qui définit l'être : le corps, les liens sociaux, les souvenirs, les espérances ?
M'a fait penser à L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau. Que reste-t-il quand la renaissance tant voulue, la rédemption se voit bouleversée ?
Ouaif j'ai trouvé très con le raisonnement du personnage sur son émotionnalité quant à la soi-disant vie éternelle digitale (pour les autres) et donc sur son choix final.
Le secret de Zalem ça vous dit quelque chose ? Bah voilà, vivons éternellement youpi. Mais qu'est-ce qui garanti l'humanité alors ?
Sous couvert de crise écologique se pose une idée carrément glaciale sur la divergence de l'humanité.
J'ai pas très bien saisi le propos du bourreau, la mort n'est pas absolue car des personnes peuvent être identiques en terme de pensées même si c'est seulement pour un instant, euh...
Alors déjà j'aime pas ce nom aha. Bon c'est franchement douteux un monde qui légaliserait des sortes d' "enfants de compagnie" ayant l’espérance de vie d'un hamster mais en encore moins futé. T'as pas vu Ghost In The Shell ? Et franchement à pars les détraqués, qui voudrait consciemment d'un marmot en encore plus con et sans possibilité d'amélioration et d’accomplissement ? C'est ça le propos, la raison de son dégout ?
Vous voyez l'image de couverture, c'est ça les ténèbres. Une plongée haletante dans un espace-univers aux lois fourbes. Ça m'a fait penser à la Horde du Contrevent je sais pas pourquoi. Faire joujou avec la science c'est peut-être pas toujours l'idée du siècle.
Oh purée c'était glauque. Déjà de base, avoir une crevette grandissant dans ses entrailles n'est pas le truc le plus glamour qui soit alors quand c'est un cerveau... Eh ouais y a qu'a pas être pauvre, hop pas soumis aux assurances, pas de choix cornéliens à faire. Je me demande si les grecs se sont penchés sur la question de la persistance de l'amour après l'accouchement (naissance) du (déjà) conjoint. En tout cas Egan oui.
Effrayant. Je veux dire, gosse j'ai été traumatisé par un film endémique (je sais plus ce que c'était, peut-être Alerte! mais je crois pas. Je me souviens du début et de la fin : des révolutionnaires ou rebelles s'injectent le virus parce que... à la fin tout le mode est sauvé par des militaires qui faisaient leurs jours tranquillou dans un abri à côté de la zone sinistrée (sans savoir) et de champs de fleurs... qui se verront être l'antidote. Du coup ça m'avait marqué le largage de fleurs par hélicoptère de guerre et le commando surarmé en mode flower power. Bref ça vous dit quelque chose ? En tout cas depuis j'ai le genre en horreur). Tout ça pour dire que c'est moins brutal car dans la droite lignée du sida mais que moi et les saloperies biologiques... Bon sinon plus besoin de lire ou de voir des séries/films pour faire la comparaison du plus grand méchant, on a l'enfoiré du millénaire.
Le paroxysme du questionnement au solipsisme, comment l'autre ressent-il l'existence ? Ne pouvant y répondre, suis-je le seul être ? Cette angoisse ou plutôt incertitude se joindra à la question de la connaissance ultime de l'autre et de leurs possibles conséquences, ainsi qu'à l'interrogation de l'identité dans des termes absolus. La part intrinsèque d'inconnu ne serait-elle pas la condition nécessaire de l'amour ? L'éternité est trop longue pour être affrontée en solitaire.
Alors j'crois que je suis un peu trop terre-à-terre pour entrer dans le délire, est-ce "juste" une situation philosophique ? Ce monde magnétique dont les religions ou croyances définissent les lignes de champs et dont ces dernières vont fatalement attirer les humains. Un monde où à pars quelques vagabonds de "religion sans domicile fixe" qui l' arpentent libres mais fatigués et affamés, tous les humains sont blottis dans leur confort sans incertitudes mais peut-être aussi sans libre-arbitre. Soulève le point très intéressant du possible esclavage invisible "hors de la boîte", mais que voudrait dire prendre la tangente à toute forme de "destinée", faut-il continuer à errer inlassablement pour découvrir cette liberté absolue ? M'évoque un Siddhartha galactique ainsi que la détermination chimérique d'un voyage infini, très beau.
Pour conclure, bien que je ne sois pas toujours emballé par ces nouvelles, elles ont toutes au moins une accroche, et surtout l'auteur sait être rigoureux dans sa démarche tout en réussissant à faire vivre ses personnages (en très peu de pages), et ça c'est un peu le tare du genre SF donc je salue l'artiste. Un auteur à se remémorer pour sûr.
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le 4 avr. 2018
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