Miguel a le pouvoir de rentrer dans les tableaux et de les modifier. Il s’emploie d’ailleurs à apporter des corrections aux toiles des grands maîtres ; une erreur de perspective, une tâche, un défaut de couleur : Miguel se fait un plaisir d’échapper au quotidien et d’aller réparer tout ça. Mais dernièrement, il voyage aussi à travers les tableaux pour y rencontrer April, une jeune fille qui a aussi le pouvoir de visiter les tableaux et dont Miguel est tombé amoureux.
Hors cadre, l’adolescent, orphelin, vit à Lisbonne, dans la pensao de Maria, qui s’occupe d’une flopée d’enfants de tout âge en plus de gérer l’hôtel restaurant. La vie y est simple, mais remplie d’amour, d’entraide et de bienveillance. Jusqu’au jour où un membre de la Protection des Œuvres prend Miguel en plein délit de modification. Le mystérieux personnage poursuit Miguel jusqu’en dehors de la toile : commence alors une macabre course-poursuite dans le quartier de la pensao. Des personnes sont sauvagement assassinées dans l’entourage proche de Miguel, et en plus de cela Lisbonne est frappée en série par de multiples catastrophes naturelles.
Si le roman peine un peu à décoller, la toile de fond du roman ne manque pas d’originalité ; en effet on a rarement affaire avec la thématique de l’art dans les romans ados, surtout de façon aussi prononcée. Les incursions de Miguel dans les tableaux sont des pépites, d’agréables moments de contemplation un peu naïve, où l’auteur réussit à donner vie aux toiles, à leur donner une histoire, à les animer. Mais… Il y a un mais. A la moitié du roman s’insère l’histoire parallèle du peintre déchu Frankie Rio et de Jane, sa muse un peu border, dont on comprend vite que les destins sont liés à ceux de Miguel et d’April. Si ce dernier élément n’est pas mauvais en soi, il est peut-être de trop dans ce roman déjà touffu d’éléments différents (voyage dans les tableaux, thriller, et incontournable triangle amoureux). De plus, bien qu’il permette le dénouement de l’histoire, il apporte son lot d’incohérences à la logique physique mise en place plus tôt dans le roman, ce qui est toujours regrettable dans des univers aussi originaux et qui nécessitent donc un rodage millimétré.
Avis mitigé : positive quant à la thématique et son traitement, sceptique vis-à-vis de toutes les thématiques. Sur le coup je n’ai pas du tout été convaincue par l’histoire parallèle de Frankie et Jane, cependant après avoir laissé poser la lecture quelques jours je pense mieux comprendre l’intention de l’auteur.
À partir de 15 ans.
Arts picturaux - fantastique - thriller
Sarah