Et quand je parle de recul, c'est également vis à vis de l'essai de Mona Chollet.
En effet, si Mme Chollet soulève ici la problématique intéressante féminité/mode/marketing, le lecteur a intérêt à savoir prendre ses distances.
Si je rejoins l'auteure dans son dépit face à de nombreux sujets tels que l'hyper sexualisation des enfants, la femme souvent (pas toujours!) perçue comme un objet et l'influence néfaste des médias sur la société, force m'est de constater que toute la réflexion de Mona Chollet ne me parait pas dénoter de cette prise de recul qu'elle tend à inculquer.
Outre le fait que ses exemples s'appuient principalement sur les membres de la jet-set, de la bourgeoisie parisienne (y a t-il un monde en dehors des capitales?) et du star-system, tous non représentatifs de la masse, elle ne cache pas son aversion pour certaines personnes ou entités. En ce sens, Garance Doré (inconnue de ma petite personne), fait office de bouc émissaire au côté du magasine ELLE dans une bonne partie du livre.
Autre reproche: Mona Chollet déplore le manque de féminisme en France. Certes, ce mouvement n'est pas toujours bien vu. Mais agresser les lecteurs à leur assénant qu'il faudrait se bouger les fesses et arrêter de se comporter comme une bande de nuls ne me semble pas la meilleure façon de convertir les gens à la cause féministe...
Sans compter que Madame est une intellectuelle et qu'elle n'a pas envie que le lecteur l'oublie! Son style laissera sur le carreau bon nombre de personnes non adeptes des heures de lecture. Et c'est bien Mona Chollet qui passera à côte de ses lecteurs et non l'inverse.
Alors pourquoi cette note? Pourquoi le recommander?
Parce que l'intention de cet essai est loin d'être illégitime et sans fondement.
L'analyse de l'auteur portant sur la perception de la féminité modelée par les médias est toute a fait pertinente.
Certains brandiront les bannières du libre-arbitre. Mais depuis quand le libre-arbitre nous immunise t-il contre les influences et pressions de la société?
Mona Chollet nous rappelle que la perfection n'a jamais été un but atteignable, et que chercher à se conformer à une apparence lisse inventée par une élite vivant bien loin de notre réalité ne nous rendra certainement pas plus épanouis.