Peut-être ne faut-il pas connaître le Brésil d'aujourd'hui pour apprécier pleinement ce texte, mais qu'importe. Que d'exaltation ! C'est rafraîchissant, d'autant plus quand on sait dans quelles conditions ce grand homme s'est retrouvé de l'autre côté de l'Atlantique.
Par où commencer ? Question récurrente au Brésil (ça, on ne peut pas le lui enlever, c'est vrai, hier comme aujourd'hui, on a beau tout voir du Brésil, on a jamais tout vu !). Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il s'emporte un peu. Sur Rio en général, mais on ne peut pas lui en vouloir, c'est la ville de tous les superlatifs ; sur les esclaves et le racisme, mais il n'a pas cohabité avec les premiers, et pour le second, fuyant l'Europe hitlérienne, bon...; et bien sûr sur la tranquillité des Brésiliens : ô misère, ai-je bien lu, "les Brésiliens ne s'emportent pas pour le sport", mais encore une fois, d'accord, peut-être, nous n'y étions pas à cette époque-là.
Reste qu'il nous dresse un portrait magnifique, et attendrissant tant il est exalté, de ce beau et grand pays dont il pressent à la fois les gloires et les progrès comme les plus grandes dérives.
Il capte aussi avec une netteté réconfortante la force tranquille qui anime ce peuple, mais qui, comme son nom ne l'indique pas, n'a rien à voir avec de la tranquillité. Comme un fil qui vous porte, sous couvert d'indolence apparente, tranquillement mais sûrement vers l'avenir et le progrès. Et surtout, l'envie, le besoin d'une nationalité brésilienne n'échappe pas à l’œil vigilant de cet amoureux éperdu, qui retrouve dans l'immensité et la diversité fascinante du Brésil toute l'unité et la cohérence que dans son ancien chez lui européen, on piétine désormais sans pitié.
Captivant.