Dans la catégorie des romans traitant de la première guerre mondiale, ce récit est pour le moins insolite dans ce genre à part entière. En effet, il se déroule sur le front d’Orient, communément appelé expédition de Salonique ou encore front de Macédoine et débute lors de la célébration de l’armistice sur le front occidental. En fait, ces soldats un peu oubliés ne seront démobilisés qu’un an plus tard.
Le narrateur, le lieutenant Norbert, se trouve bombardé rapporteur auprès du tribunal militaire. Drôle de fonction au pouvoir quasi régalien qui regroupe les fonctions de juge d’instruction, d’avocat général et lui permet de choisir son adversaire l’avocat de la défense. Face à lui, le lieutenant puis capitaine Conan, chef incontestable et grande gueule d’un corps franc constitué d’hommes experts dans le combat, héros de guerre mais complètement inadaptés au retour au civil. La confrontation entre ces deux officiers permet « d’illustrer les thèmes éternels de la camaraderie militaire, du désarroi des guerriers rendus à la vie civile », traduction juste du propos de l’auteur extraite du quatrième de couverture.