Une grâce infinie

Je fais un rejet très clair pour tout ce qui touche de près ou de loin aux 1ère et 2nde guerres mondiales. Si une œuvre les aborde, c’est simple : je ne tiens pas à me pencher dessus. Ma sensibilité n’est tout simplement pas faite pour une période si sombre. Et puis il y’a ce livre qui fait exception, découvert car ses dessins sont de la géniale Isabelle Arsenault. Sorte d’ovni sous la forme d’un court roman illustré.

Ce qui fonctionne sur moi, c’est qu’on ne vit pas cette aventure dans l’horreur des tranchées ou des blessés, mais tout en subtilité à travers les yeux d’une petite fille courageuse qui en est à la fois proche et loin. Il y’a une vraie atmosphère réhaussée par les illustrations délicates, évocatrices et émouvantes. Les tonalités sont plutôt sombres et froides mais il y a aussi des touches de rouge et d’orange pour témoigner de l’espoir et du feu qui habite Rosalie. L’écriture est très mature, il n’y a pas de mots inutiles, d’actions superflues ou de misérabilisme et c’est ça qui touche profondément. J’ai aussi eu beaucoup d’affection pour le personnage d’Edgar, le fidèle acolyte de Rosalie, qui n’a pas besoin de mot pour la comprendre et être son ami attentionné. Ce récit tient les enfants comme les adultes en haleine, tout en faisant découvrir la dure réalité de la vie à cette époque. L’auteur détient le mystère de la mission secrète de Rosalie de façon brillante, jusqu’à ce qu’il soit temps de la divulguer. Sa bataille à elle est psychologique, à la fois intellectuelle et émotionnelle. Il s’agit de déchiffrer un code, de percevoir à travers le voile des mots. Elle dit comme les enfants sont capables de faire face à une situation difficile et à quel point ils peuvent être forts. Je pense ce livre parfait pour engager une discussion sur la guerre ou un débat sur « préserver de la vérité ou la révéler ».

Si tu veux un aperçu de l'intérieur du livre, jettes-y un œil grâce à la publication Instagram que je lui ai consacré : https://bit.ly/3rc7gcV