En lisant Camus de manière chronologique, je me suis amusé à fouiller dans ce premier tome de ses carnets, qu'il appellait cahiers.
Dès le départ, on voit bien que Camus a le don d'expliciter un paysage orannais, une vague sensation d'absurde ou une brève scène de métro parisien. Il est également impressionnant de constater que tous les thèmes qui lui sont chers germaient déja dans son esprit mature de jeune vingtenaire. Une certaine lumière chaleureuse, mais aussi une angoisse face au silence déraisonnable du monde, transpire à travers ses carnets.
On y trouve des esquisses de phrases, qui se lisent comme des aphorismes, qu'on retrouvera telles quelles ou légèrement améliorées dans ses livres d'avant 1942 .