J'aime pas Joyce Carol Oates. Je veux dire en écriture, je ne la supporte pas, j'aime pas ou elle va, j'aime pas ses thèmes, j'aime pas ses marottes que je trouve souvent masochistes, j'aime pas les relations de ses personnages, je la trouve engluée à la fois dans de la niaiserie et une sorte de fond déprimant, j'aime pas les trucs violents qu'elle nous met sous les yeux comme des éléctrochoc, je trouve ça voyeuriste et pervers, complaisant.
Jusqu'à la moitié du bouquin.
Après la moitié, quelque chose s'est passé, L'écrivaine a disparu, il y a eu une sorte de grâce divine littéraire, je ne sais pas, mais on se retrouve dans du profond, du terriblement vrai, un bouleversement, avec un total parti pris de l'autrice pour son héroine, une sorte d'amour je dirais pour ce personnage. Préparez vos mouchoirs c'est poignant. Une sorte d'experience d'empathie sans mesure avec tout ce que j'ai lu, c'est même plus du récit c'est une expérience humaine inqualifiable à ce niveau de cameleonisme mental.
Donc voila comment j'aurais aimé qu'on me dise de procéder pour m'éparger de la peine inutile:
Lire la première partie (longue) qui n'est ni géniale ni affreuse, pour avoir un contexte.
Passer la deuxième (courte mais pas assez) qui est insupportable de voyeurisme et de culpabilité étouffe chrétienne américaine.
Lire la troisième partie (longue, narration de l'héroine) qui fait tout l'intéret de l'experience; se moucher, se remettre.
Lire la quatrième partie, pas folle, courte, pour dire au revoir.
(Femmes autistes/asperger vous risquez de vous y retrouvez, je ne dis pas comment ni pourquoi, c'est intense et parfois beaucoup à encaisser.)