Célébration de la poésie

Résumé : Il s'agit de montrer que la poésie, contrairement à l'idée reçue qu'elle n'intéresse que les poètes ou très peu de lecteurs, concerne chacun, même s'il ne le sait pas, parce qu'elle met en jeu tout ce qu'on fait et tout ce qu'on sait du langage, donc tout ce que la société fait de chacun de nous, et que chacun fait des autres. Il s'agit de réfléchir sur les choses très différentes qu'on met indistinctement dans le mot poésie. Il ne s'agit pas de faire aimer la poésie, mais de cesser d'être dupe des clichés et des falsifications qui se font passer pour de la poésie. C'est par là peut-être que la poésie retrouvera en France une place qu'elle n'a plus.Extrait du livre:Parce que la critique est la recherche même de la pensée et de la liberté, mais aussi du sens du temps à travers le sens du langage. On ne pense - on n'essaye de penser - ni pour plaire ni pour déplaire, mais seulement pour s'inventer dans la pensée, transformer la pensée, intervenir dans la pensée. En ce sens, penser invente des sympathies de pensée autant que penser rencontre des antipathies de pensée. Il faut s'y faire. Rien de plus banal. Depuis qu'on pense. Non je ne règle pas des comptes. Au sens mesquin, mondain. Mais, dans un autre sens, régler des comptes, c'est l'histoire même de la pensée, la chose, la cause de la pensée. On n'arrête pas, depuis qu'on pense, de régler - ou de travailler à régler - des comptes. Des comptes avec Platon, ou avec Aristote. Des comptes avec Descartes, ou Spinoza. Des comptes avec Hegel. Des comptes avec Dieu. On n'en finit pas. Et ceux qui ont peur qu'on règle des comptes sont des pense-petit-petit, si petit qu'ils ne savent même pas qu'ils ne pensent pas. Ils remplacent la pensée par le confort. Bonne nuit. Ce que je propose et que j'expose ici est l'analyse d'un malaise dans la poésie. Française. Contemporaine. Cette analyse ten