Celle qui pleurait sous l’eau s’appelait Clara. Discrète, gentille, rien ne laissait présager l’acte qu’elle a pourtant mené. Qu’est-ce qui pouvait ainsi la ronger au point de verser ses dernières larmes dans la piscine où elle aimait nager régulièrement ?
Un suicide de plus pourraient dire certains enquêteurs. Une fille sans histoire, sans but sans doute également, qui décide de mettre fin à sa détresse morale et psychologique. Pourtant l’équipe de Tomar Khan renifle une embrouille. Bienvenue au coeur du Bastion parisien en plein Clichy, nouveau siège du 36. Dans une ambiance de gros bras nuancé de la détermination des policiers à révéler la vérité.
Ce que j’aime le plus dans les romans de l’auteur, c’est sa capacité à nous parler d’un sujet profond, sensible, et très important, le tout sans en avoir l’air. On pense lire un « simple » roman noir, un policier classique, mais le fond nous embarque bien plus loin. Un appel aux femmes à des postes forts, avec des responsabilités terribles, un investissement sans relâche pour une cause juste. La lutte du sexe opprimé, dans un monde où l’impunité des bourreaux pousse les victimes à un silence de mort. Un combat contre ces injustices qui est inégal dans un système où la violence psychologique est difficilement condamnée.
Je ne peux trop vous en révéler, mais bien entendu j’ai dévoré ce roman. Mêlant avec brio l’enquête sur le terrain et dans la tête de Clara, nous mettons en place les pièces d’un puzzle macabre. Ajoutez des personnages forts avec leur propre vécu, leurs propres puzzles à résoudre, et vous obtenez ce roman qui tente de montrer le courage des femmes, les fêlures des hommes. J’aime décidément beaucoup Niko Tackian.
J’ajouterai que l’on sent le côté gamer de l’auteur dans chacun des romans que j’ai lu et ça ajoute à son charme .
https://cenquellesalle.wordpress.com/2021/03/18/celle-qui-pleurait-sous-leau/