Certains l'aiment chaud et Marylin par Cinemaniaque
Il était une fois la meilleure comédie de l’histoire du cinéma américain, racontée par l’un de ses principaux acteurs Tony Curtis. Il était une fois un petit bijou de livre sur le cinéma. Il était une fois Certains l’aiment chaud et Marylin.
Tout commence comme une autobiographie standard : Tony Curtis raconte son enfance un brin difficile dans le Bronx, ses débuts fulgurants, sa notoriété rapide dans le cinéma jusqu’à sa rencontre avec une blonde pulpeuse qu’il saute allègrement. Son nom : Marylin Monroe/ Les routes se séparent, pour mieux se rejoindre quelques années plus tard…
A bien des égards, Tony Curtis n’a d’yeux que pour Monroe tout au long du tournage et de son livre : ses frasques, ses retards, son inconstance dans le travail, sa capacité à vampiriser l’attention du public mais aussi ses effets néfastes sur la santé de Billy Wilder et sur la patience de ses collaborateurs. Dans le bouquin, on croise un Jack Lemmon d’une grande dignité, un Arthur Miller presque impuissant, et tout cela se mélange dans un long making of de 300 pages, du scénario aux premières projections.
Ce que je trouve un poil dommage, c’est que Curtis ne s’attarde pas tant sur les leçons qu’il a apprises de Jack Lemmon sur le jeu d’acteur et Billy Wilder sur la mise en scène, l’auteur avouant avoir reçu de fameuses leçons qu’il ne partage jamais réellement. On reste souvent dans le registre de l’anecdote, du souvenir de tournage (et de coucherie)… mais quels souvenirs ! Certes, Monroe en prend pour son grade mais le mythe reste intact, Tony Curtis s’avouant vaincu devant sa beauté et son charisme. Parce qu’il nous laisse entrapercevoir les coulisses de ce classique qui faillit ne jamais voir le jour, Tony Curtis fait office d’un guide honnête à défaut d’un formidable historien.
Qu’importe : le livre se dévore rapidement, écrit dans un style direct et punchy, avec une forte dose d’humilité de la part de Curtis, tantôt sincère tantôt jouée, mais toujours bienvenue en tant que pierre angulaire d’un récit qui, finalement, aurait pu être une formidable comédie satirique signée Billy Wilder.