Cet oeil, le ciel par Queenie
Ort Flack vit une vie douce et tranquille avec ses parents, un peu hippy reclus mais heureux.
Avec son pote Fat il se font de petites Aventures à la campagne, utilisant un toit de voiture comme embarcation, partager des trucs de garçons.
Et puis le père d'Ort a un accident, il est dans le coma. Et c'est la lente destruction d'un équilibre, sous les yeux d'un enfant qui ne comprend pas tout, qui continue à s'amuser, à s'approprier le monde autour de lui, à en déformer les symboles.
Se rajoute à ce chaos la sœur, l'adolescente, qui semble détester tout le monde, détester sa vie, crier au lieu de parler ou s'enfermer dans de longues périodes de silence.
Et puis un homme débarque, un jour, "pour aider". Un SDF. Un mec bizarre. Qui a un défaut de langage, et fait des crises d'épilepsie. Des zones d'ombres qui lui font faire des cauchemars en pleine nuit, et une langue qui se délie en palabres pour parler de Dieu.
Un livre très doux, malgré le contexte un peu lourd, parce que tout est vu sous le regard d'Ort, un peu naïf, mais pas idiot.
C'est évidemment un livre initiatique. Où Ort va grandir. Winton arrive une nouvelle fois à faire de cette famille un petit cocon parfois étouffant, parfois réconfortant, toujours indispensable. Viscéral.
Un peu étrange l'arrivée des histoires bibliques et compagnie... mais pourquoi pas. Suffit de garder l'esprit ouvert. Et les bondieuseries m'ont rappelées celle des excellents livres d'Irving (comme Une prière pour Owen), alors ok, ça passe.