Lorsqu’Henri, son père, meurt, Etienne est dévasté. Pour le jeune homme, le couple qu’ont formé ses parents est LE modèle, un modèle qui n’a jamais été remis en question et sur lequel il n’a jamais eu aucun doute. Et pourtant… Dans une lettre qu’il a laissé à l’attention d’Etienne, Henri va dévoiler un tout autre homme, habité par une passion amoureuse puissante. Et se sont toutes les certitudes d’Etienne qui vacillent.
Ce roman est tout simplement magnifique. Au-delà de la puissance de l’intrigue, c’est la richesse et la justesse de la langue qui retiennent ici l’attention. Frédéric Perrot sait mettre les mots exacts sur les sentiments de ses personnages et sur les relations qui se nouent entre Henri et ses deux amours. Ainsi que sur l’onde de choc que provoque la lettre d’Henri chez Etienne.
Chaque page donne envie de prendre des notes, de retenir des phrases tant elles entrent en résonnance avec soi pendant la lecture. Le récit est ciselé, plein de trouvailles et de poésie.
Frédéric Perrot raconte l’évidence et la force d’un amour. Ou plutôt de deux amours. Car Henri est amoureux de deux personnes sans vouloir en choisir une, en volant des moments à sa vie de famille pour vivre des instants brefs mais terriblement intenses ailleurs. Impossible pour lui de prendre une voie plutôt qu’une autre, comme s’il ne pouvait être complet qu’en vivant ces deux histoires en parallèle.
Le récit recèle une réelle profondeur et une grande humanité. Chacun des personnages est attachant grâce, notamment, à la faculté de l’auteur de nous faire ressentir les doutes les failles de chacun qui s’immiscent au cœur de leur plus grandes certitudes. C’est aussi cela la force de ce roman : être ancré dans une réalité et une humanité qui nous rendent les personnages très proches.
C’est plein de vie, d’émotion et de sensibilité. Le lecteur est maintenu constamment en équilibre sur un fil entre rire et larme que Frédéric Perrot maîtrise à la perfection. Tout dans ce récit est crédible, envisageable, imaginable. On ne le lâche et on en quitte tous ces personnages qu’à regret.