Avis de Chiens de sang de Karine Giébel
Avec Karine Giébel, le lecteur n’a guère de surprises concernant le final. Il sait dès le début le sort réservés aux personnages principaux. Dans ce roman, c’est le cas. Et même si à chaque roman, une partie de ce final change, je vais laisser passer un peu de temps pour me replonger dans un roman de l’auteur. Cela m’a empêché d’apprécier ce livre à sa juste valeur. Pourtant, nous avons de nombreux ingrédients. Toutefois, le lecteur doit faire attention à tout ce qui est écrit, chaque élément à son importante. Pour Diane, je me suis fait quand même avoir.
Je ne peux pas dire que l’auteur manque d’imagination, surtout dans le domaine de l’insoutenable. Une imagination couplée à une étude profonde de la société, à toutes ses dérives et à une analyse très poussée de ceux qui ont rencontré des problèmes dans leur vie ou la situation des migrants. Chez Karine Giébel, les dates et surtout les heures sont très importantes, notamment dans Chiens de sang car le lecteur suit au fil des pages les traques de Diane et de Rémy dans deux endroits différents mais qui pourraient pratiquement se ressembler. La première est en Lozère dans des forêts majestueuses, aux parcours difficiles avec des montées et des descentes. Rémy et ses quatre amis d’infortune sont, eux, dans un immense domaine fermé par de hauts murs, entre arbres et plans d’eau qui peuvent prendre leur importance. L’eau peut effacer les traces. Les arbres permettent de se cacher et d’écouter.
Ce qui peut différer entre Rémy et Diane et qu’à un moment donné, l’un capitule. Pourtant ils sont l’un et l’autre blessés. Mais Rémy a décidé que celui qui reste avec lui doit vivre, s’en sortir car il est le seul valide. Pourtant tous font preuve d’une immense force de caractère même s’ils ont été malmenés par la vie, même si les souvenirs sont plus que durs à supporter. Pendant de nombreuses heures, ils n’abandonnent pas même s’ils connaissent l’issue. L’adrénaline permet de vaincre la peur, la douleur. Elle donne un coup de fouet et elle constitue un dernier baroud d’honneur pour puiser dans ses dernières forces pour démontrer que ceux qui pistent ne s’en sortiront pas comme ça. Entre la peur, le mal, les souvenirs du passé, ils vivent et souffrent.
J’ai été un peu perdue avec les quatre chasseurs, les noms et leurs histoires. Comme dans toute traque, il y a un chef et ceux qui suivent. Le premier a pratiquement toujours le dessus sur les autres, même s’ils tentent de se rebeller. L’auteur nous décrit bien et a eu le temps de nous narrer l’histoire de chacun et les personnages sont nombreux. A chaque meurtre, c’est tout un défilé de phrases dure qui interrogent pour arriver au but ultime qui est de tuer.
Outre ces traques, Chiens de sang est un véritable roman de société. L’auteur aborde la politique du chiffre des services de police, les histoires familiales des migrants et de cette société de consommation qui en fait rêver plus d’un.
Résumé Chiens de sang Karine Giébel
Tout commence le 3 octobre. Diane est photographe et est partie dans les Cévennes pour travailler.
Rémy est SDF. Il n’a plus rien. Il voit un homme riche se faire agresser et lui porte secours. Cet homme lui propose un travail de jardinier dans son domaine.