"Courir, toujours plus vite. Plus loin. Fuir la mort qui plane au-dessus d'eux ; oiseau de proie aux ailes gigantesques dont l'ombre les dévore déjà. Diane a choisi la fuite. D'instinct. Elle sait qu'ils sont derrière. Juste derrière. Avance minime, infime. Comme son espérance de vie, désormais. Pourtant, elle marche. Pourtant, elle veut vivre. Rémy avance. Avec le poids de la peur qui comprime son coeur. Le poids de la fatigue, comme un boulet enchaîné à ses jambes. Il devrait être ailleurs, en ce moment même. En compagnie de sa femme et de sa fille. Mais non, il est là, errant dans ces bois inhospitaliers, avec ces inconnus qui fuient comme lui. Il est devenu une proie. Rien qu'une proie. Il n'existe plus."
Comment ai-je découvert ce livre ? Ma mère possède tous les livres de cette auteure.
Mon avis : Je continue ma découverte de Karine Giebel avec ce court roman. Le récit est composé de deux histoires qui s’alternent, et qui comportent de nombreuses similitudes. En effet, nous suivons deux chasses à l’homme particulièrement cruelles. D’un côté, nous suivons Rémy, un jeune SDF qui s’est fait piéger par un homme riche et avide de pouvoir. De l’autre, nous suivons Diane une jeune photographe qui se retrouve témoin d’un meurtre et se fait poursuivre par les criminels. A travers des faits de société plutôt sordides, l’auteure nous met face à la cruauté et la part sombre des êtres humains. Par contre, le fait que les deux intrigues n’aient aucun lien m’a un peu déçue puisque ce que j’apprécie le plus dans les thrillers c’est d’être manipulée tout le long avec des intrigues qui s’entremêlent et qui ont un lien caché. Cependant, l’auteure reste fidèle à son style percutant. Dès les premières pages nous sommes happés par un rythme haletant, sans descriptions superflues. Elle sait aller à l’essentiel et nous garde perpétuellement dans l’ambiance grâce à l’utilisation d’un champ lexical très dur et qui fait froid dans le dos. Pour autant, heureusement que ce livre est assez court car le récit ne met pas en avant son style. En effet, les événements décrits sont plutôt répétitifs et l’ambiance en huis-clos peut vite devenir lassante. En résumé, ce n’est pas mon préféré de l’auteur, mais il reste tout de même un bon roman à découvrir pour frissonner.