Polar allemand et très drôle. Une douce folie, un humour décalé, déjanté qui me font de l'effet à quasiment toutes les pages. Un coup les personnages totalement barrés, Franz en premier qui ne sait jamais s'il doit enquêter ou pas, qui a tendance à toujours croire le dernier qui a parlé. Sa Mémé ensuite qui lui impose de l'emmener dans tous les magasins du coin dès qu'il y a une promotion, quelle qu'elle soit. Son père, anti-tout sauf les Beatles qu'il écoute très fort et en boucle, sauf le joint qu'il allume dès que son fils de flic rentre, sauf les manifestations auxquelles il participe, peu importe le motif, il faut que ce soit une manifestation. Son frère Léopold qui en fait des caisses pour être le préféré du père. Et tous les habitants de Niederkaltenkirchen, du boucher au plombier en passant pas la secrétaire de mairie, plan cul de Franz (et vice-versa). Une autre fois, les situations, toutes plus cocasses les unes que les autres : les morts des Neuhofer, pas banales ou cette soirée où la femme de Léopold fait des avances à Franz : "Un moment, je sens son pied à travers son collant sur mes parties intimes, tant et si bien que les yeux m'en sortent de la tête. Je dois tousser, j'ai du mal à avaler ma quenelle qui se coince dans ma gorge. Quand je me lève, un fil mauve de son collant est coincé dans ma fermeture éclair et son bas est filé. Et bien que la Mémé hurle : "Regarde mon garçon, tu as un fil mauve à ta braguette ! " et plus tard : "Regarde Roxanna, tu as une maille filée à ton collant ! ", personne ne remarque rien." (p.15). Ou encore cette soirée où Franz est appelé par la supposée propriétaire du domaine Sonnleitner qui a vu du monde dans sa propriété : "Bon, alors je relève d'abord les identités. [...] Prénom : Mercedes. Mercedes ! Benz ! Vingt-huit ans, un mètre soixante et un, soixante-deux, cinquante et un kilos. Cheveux brun foncé. Yeux bleus. Elle répond impeccablement à tout. Ce n'est qu'à la question sur le tour de poitrine qu'elle marque la surprise." (p.21)
Ajoutez des dialogues savoureux, des décalages permanents et ce côté looser de Franz qui le rend à la fois sympathique, attachant, touchant et très chanceux et vous obtenez un roman réjouissant de bout en bout. On me dit que Rita Falk a écrit toute une série avec Franz Eberhofer. Cette Choucroute maudite date de 2010, si Mirobole a l'excellente idée de traduire et publier les autres, je suis preneur les yeux fermés -juste rouverts pour lire. On me dit aussi -décidément on est bavard- que des films ont été tirés de cette série et notamment du roman en question -mais disponibles en allemand, ach, mes vieux reste de germaniste médiocre ne suffiront pas, il faut que je trouve une version sous-titrée-, j'ai vu une bande annonce qui semble très fidèle : je veux le voir !
Mon ami Eric est au moins aussi enthousiaste que moi; allez voir son blog Débredinages.