L’ouvrage est meilleur que le précédent, consacré lui aussi au règne de François Hollande. Ce qui est dû non pas à une qualité renouvelée de l’auteur mais au fascinant foisonnement de l’actualité, entendez par là l’abondance des attentats terroristes sur notre sol. Quelque part l’impéritie reste flagrante et c’est le cadre qui tient en haleine.
Il s’y trouve également une moindre obsession pour Sarkozy même si celui-ci reste présent, son retour en politique le justifiant cette fois.
J’ai retenu deux erreurs factuelles : Duterte n’est pas le président de l’Indonésie mais des Philippines et Jean-Marie Le Pen n’a pas crié « Jeanne, sauve-nous » mais « Jeanne, au secours » au pied de la statue de celle-ci.
Ces chroniques aristocratisantes et médiévales mises au goût de notre temps nous permettent de nous repasser le film d’une mémoire fraîche, d’une actualité déjà devenue évènements incontournables de notre histoire. C’est donc par la force des choses, un livre plus sur la gestion d’un embryon de guerre civile que sur l’action à proprement parler d’un président aussi entravé en fin de mandat fût-il.
Comme pour « François le Petit », c’est finalement un livre qui n’a que peu d’intérêt pour nous autres, contemporains des faits, mais qui en aura pour les générations à venir. Dans cent ans, si la planète n’est pas devenue un barbecue géant, il en aura.
Pour conclure, Rambaud insiste, continue à caricaturer avec détermination les rois de son époque et cela, mine de rien, commence à constituer une part importante de son œuvre, peut-être même que l’on ne retiendra de lui que « la bataille » et ses chroniques de la brochette Sarkozy-Hollande, étendue à Macron si le cœur lui en dit.
Rambaud force-t-il le trait, prend-t-il plaisir à dénigrer nos présidents, ou sont-ils, hasard de l’histoire, intrinsèquement ridicules ?
Samuel d’Halescourt