j'ai mal à mon souvenir

J'avais lu les chroniques martiennes en 4ème et j'en gardais un très bon souvenir.

J'avais une excellente prof de français qui aimait son metier, les livres et je pense qu'elle avait à l'époque commencé à m'inoculer le virus de la lecture en réussissant à me faire aimer " Le Cid " à moi l'ado rebelle et élève médiocre que j'étais.

A la suite de l'étude des chroniques martiennes elle nous avait demandé d'inventer une histoire fantastique que nous devions illustrer ensuite en cours de dessin.

Bon coté dessin mon manque de talent c'est bien illustré et j'ai eu une note très médiocre ( m'en fout j'aime pas le dessin pfffff ) mais coté devoir de français je m'en suis bien sortie.

J'avais imaginé l'histoire d'un inventeur qui avait créé une machine à fabriquer l'homme idéal ( hé oui déja à l'époque je fantasmais ), il avait une fille qui malgré l'interdiction de son père n'avait pas résisté à l'envie de la tester alors que celle ci n'était pas complètement au point ( bah oui l'homme idéal.....comment résister ? ).
Arriva ce qui devait arriver, la machine a engendré un monstre qu'ils neutralisèrent après maintes péripéties.

Le jour du retour des devoirs notés a été mon jour de "gloire", mon professeur avait tellement ri à la lecture de mon histoire qu'elle a décidé de la lire en classe et j'ai eu du coup la meilleure note.

Moi j'étais morte de honte ( bah oui 14 ans : je remets dans le contexte ), surprise, mortifiée, j'avais trop les boules, mais je crois qu'au fond de moi j'étais quand même vachement fière.

Donc voila dans quelles conditions je me suis lancée dans une relecture XX années plus tard (pas mal d'années en fait) et là ô rage! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! je me suis ennuyée, j'ai trouvé que ça avait drolement vieilli (oui oui ce livre a drolement vieilli ) j'ai ramé pour le finir mais j'ai tout de même voulu le lire jusqu'au bout en souvenir du bon vieux temps.

Du coup aujourd'hui j'ai de nouveau les boules ( expression très à la mode à l'époque ), force est pour moi de constater que mon souvenir en a pris un sacré coup, c'est pas ça qu'on appelle nostalgie ?