Après le succès de son premier roman, After, la prometteuse autrice Auriane Velten pose une nouvelle fois ses bagages fantastiques chez l'éditeur Mnemos avec Cimqa, un roman de qualité dimensionnelle qui interroge avezc pertinence notre rapport à l'art et à l'industrie du divertissement.
L'histoire
Le monde, tel qu'on le connaît, est chamboulé depuis l'émergence d'une nouvelle dimension au sein de la nôtre. En rendant certaines personnes capables de matérialiser les objets les plus fantasques possibles, cette dimension atttire vite les regards envieux de plusieurs sphères de la société : car après tout, face à un tel pouvoir, n'y aurait-il pas possibilité d'en faire une véritable industrie ? Sarah et Sara, deux femmes très différentes mais qui semblent pourtant liées, vont découvrir à nos côté les mutations qu'engendre cette cinquième dimension.
Au travers de deux récits entrecroisés, Auriane Velten tisse une histoire à l'ironie dramatique palpable. D'un côté, la jeune Sarah découvre avec émerveillement les facultés offertes par la cinquième dimension tandis que de l'autre, Sara en subit les travers capitalistes produits par notre société.
Car c'est bien de la marchandisation de la créativité qu'il est question au travers de Cimqa : comment réagir quand une pratique artistique se standardise à cause des processus hollywoodiens ? Quel espoir reste il quand il n'est désormais plus question de produire du subversif au profit de créations consensuelles et aseptisée ?
Ce questionnement traverse avec pertinence le récit, qui offre un écho troublant avec ce qui se produit déjà dans notre société depuis de longues décennies (voire siècle). Velten construit deux portraits touchants qui offrent, malgré l'adversité, une once d'espoir face aux majors Hollywoodiens. Ce que propose Cimqa, c'est de mettre en dualité l'émerveillement enfantin des histoires qu'on s'inventait avec un rien face à l'assèchement de l'imaginaire par la surproduction culturelle.
Avec Cimqa, Auriane Velten confirme sa posture d'autrice à suivre de près dans les prochaines années tant elle apporte un vent de fraîcheur sur le paysage littéraire !