C’est un livre magnifique.
Un livre que l’on devrait offrir à tous les parents, à tous les enseignants, à ceux qui aiment lire, à ceux qu’on force à lire, à ceux qui forcent… On nous parle, justement, de ces parents, qui s’exaspèrent de l’abandon de la lecture par leurs enfants (la faute à la télé, pensent-ils), par la nouvelle génération.
On y retrouve les 10 droits du lecteur, que vous avez peut-être croisé au CDI ou à la bibliothèque lorsque vous étiez au collège. Ce n’est pas le meilleur passage de ce livre, ni le plus représentatif. A vrai dire, c’est la partie que j’ai le moins appréciée, même si elle est porteuse des meilleures attentions. Entre l’essai explicatif et la fable, Pennac nous explique comment on peut être amené à aimer ou rejeter la lecture, comment les parents et les enseignants peuvent agir pour attiser la curiosité des lecteurs (et des non-lecteurs) et leur permettre de choisir eux-mêmes de lire ou ne pas lire, de lire ce qu’ils veulent, et comme ils l’entendent.
On traverse une grande variété de styles dans ce livre, de l’histoire romancée, à un ton plus dialectique, quelques exemples et citations bien choisis, des références, des exemples autobiographiques… Ce sont des textes tendres et sensibles, qui savent trouver la juste mesure entre le style de l’auteur et l’efficacité de son écrit.
Sans condamner, Pennac prends le temps de se pencher sur ceux qui ne lisent pas et ceux qui tentent de les faire lire, de les comprendre, de proposer d’autres attitudes. C’est un livre très réaliste et lucide sur la vision de la lecture par les adultes, sur la lecture, sur les lecteurs. Il tape d’autant plus juste qu’il est merveilleusement écrit et c’est un plaisir autant au niveau du fond que de la forme.