Compter sur soi

Résumé : “On va vers ceux qui pleurent sottement, et on s’assoit pour pleurer avec eux, au lieu de leur apporter vérité et santé par de rudes secousses électriques et de les remettre en communication avec leur propre raison. Le secret du destin, c’est que la joie est entre nos mains. Qui s’aide lui-même est toujours le bienvenu chez les dieux et les hommes. Partout on lui ouvre grand les portes : tout le monde le salue, tous les honneurs le couronnent, tous les regards le suivent avec envie.” Emerson, précurseur du dévelop­pement personnel ? N’en doutez plus : Compter sur soi (1841) est un grand classique, un manuel de vouloir-vivre en faveur de la libre-pensée que l’on trouve jusque sur la table de chevet de Barack Obama. Emerson y donnait ses lettres de noblesse à cette notion centrale de la mentalité américaine : la self-reliance. La self-reliance, c’est la souveraineté active de l’individu, une vertu tant politique que spirituelle, dont indépendance et confiance en soi sont les maîtres mots. Pétri de formules vivifiantes, cet ouvrage inclassable est une invitation salutaire à ‘‘compter sur soi’’, moins par individualisme que par un refus du conformisme aussi farouche que vital. Emerson appelle à agir, à se fier au présent, à ‘‘toujours vivre dans un jour neuf’’, et enjoint d’avancer. Ce manifeste opère aussi bien sur le plan affectif que sur le plan pratique, accomplissant l’un des buts premiers de la philo­sophie : influer sur notre vie quotidienne.